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Critique de evascardapelle


Jende débarque de son Cameroun natal avec l'espoir clairement affiché de devenir citoyen américain. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'en travaillant très dur et en respectant les lois et les américains, il va y parvenir. Un coup de pouce de son cousin installé à New York depuis quelques années, et le voilà chauffeur d'un cador de Wall Street, décideur conséquent au sein d'une banque à l'aube de sa faillite : Lehman Brothers. Il fait venir sa femme et son fils, qu'il installe à Harlem. Leur rêve semble prendre forme jusqu'à ce que la réalité de "l'Eldorado" les rattrape...

Imbolo Mbue signe là son premier roman. D'origine camerounaise comme son personnage, elle s'installe aux Etats-Unis en 1998 pour faire ses études puis se marie.
Dans cette histoire, l'auteure aborde le thème de l'immigration, en mettant en avant l'omniprésence des discriminations sociales et raciales dans un pays où tout semble pourtant possible. Les pays dits développés apparaissent comme des eldorados où les projets de vie semblent aisés et pérennes pour celui qui s'en donne les moyens. La société de consommation apparaît comme un gage de bonheur vu de l'extérieur. L'aliénation dans laquelle elle immerge les Hommes et notamment le personnage de Jende ici, obligé de cumuler deux emplois, est parfaitement décrite. La naïveté du personnage de Jende renforce cette idée. le ton léger et optimiste des premiers chapitres renvoie également à un événement parallèle à l'arrivée sur le territoire du père de famille : l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. "Yes, we can" est son slogan. C'est aussi celui, sous-entendu, de Jende. Tout semble possible. Il y a une belle énergie qui se dégage de l'histoire et nous aussi, lecteurs, on y croit. J'ai apprécié la manière avec laquelle l'auteure aborde la psychologie de ses personnages, attachants.
J'ai deux regrets (enfin, trois ;) ). le premier c'est le survol du contexte, la crise des subprimes fin 2007 qui va faire exploser la bulle financière entrainant le reste du monde dans la dépression qui va suivre.
Le deuxième, c'est la description très stéréotypée des "riches" américains (les employeurs de Jende) : la mère, super top en apparence, qui boit en cachette et se goinfre de pilules ; le fils "bonne famille" qui ne se retrouve pas dans la société de consommation et qui fuit en Inde pour "vivre sa vie" : le père, qui fait appel régulièrement aux services des call-girls en douce...Bon...un peu "too much" à mon goût...
Enfin, l'écriture en elle-même n'est pas fracassante et on ne s'attachera pas à "Voici venir les rêveurs" pour son style littéraire, mais parce que l'histoire nous ramène bien à une actualité...brûlante...
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