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Critique de evergreen13


Les lionnes de Pont de Roche
La Préhistoire me fascine et j'ai, en file d'attente, plusieurs romans qui se rapportent à cette période. Ceux écrits par Sophie Marvaud en font partie et je suis très heureuse d'avoir pu en sortir celui-ci, lu en quelques heures, notamment au bord de la piscine.
Il y a environ 35000 ans la vallée de l'Ardèche était habitée par nos ancêtres sapiens et sapiennes. C'est le cas de Tizia et Naëlisse, deux « presque-soeurs » qui, suite à diverses péripéties, se sont éloignées de leur clan pour en former un nouveau, exclusivement féminin, le clan des Lionnes. Tizia et Naëlisse sont étroitement liées : ensemble, elles élèvent la fille de Tizia, Yoalna, et dans une grotte près de leur habitat, elles décorent les parois en peignant la faune (notamment des lionnes) qu'elles côtoient au quotidien. Une nuit de tempête, les deux femmes disparaissent. Quelques jours plus tard, Yoalna découvre leurs corps : elles sont mortes, et selon toute vraissemblance, elles se sont tuées mutuellement. le clan des Lionnes est dissous, le Pont de Roche étant considéré comme maudit, et Yoalna, recueillie par Malinif, rejoint le clan de Combe Rouge. A l'adolescence, Yoalna commence à se poser des questions et à remettre en cause la version « officielle » de la mort des deux amies. Pourquoi se seraient-elles entretuées ? Amies très proches depuis l'enfance, élevées par la même mère, complémentaires, elles n'avaient, à priori, aucun différent motivant un tel acte. Mais qui aurait pu les assassiner ? Et pourquoi ? Avec l'aide de Malinif, Yoalna va remonter le temps et mener une enquête pour réhabiliter la mémoire de ses deux « presque-mères ».
Partant de deux événements presque simultanés, le développement de l'art pariétal et la rencontre entre les sapiens et les néandertaliens, Sophie Marvaud a construit une intrigue qui tient en haleine jusqu'à la dernière page, grâce à des personnages charismatiques, bien construits, exempt de stéréotypes et de manichéisme. La vie quotidienne des sapiens et des néandertaliens, notamment les femmes, était très difficile, l'espérance de vie était peu élevée et il était nécessaire, pour les familles (au sens élargi) d'avoir beaucoup d'enfants, car seul un petit nombre survivait.
L'auteure met en avant la puissance créatrice de nos ancêtres préhistoriques dont les dessins et peintures sont des oeuvres majeures devant lesquelles on ressent une réelle émotion. Aujourd'hui, la préservation des sites fait qu'il est devenu impossible (pour le commun des mortels) d'en contempler les originaux mais les répliques sont très réussies (du moins celles que j'ai pu visiter, Chauvet justement et Cosquer).
Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman, polar féministe atypique ultra documenté (voir la postface et toutes les références scientifiques sur lesquelles l'auteure s'est appuyée).
Passionnant.
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