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Critique de Henri-l-oiseleur


Comme beaucoup, j'ai ouvert ce livre grâce à tel ou tel épisode de la série télévisée, sans rapport nécessaire avec le tome I. La découverte est plaisante, mais je sais qu'elle n'aurait même pas eu lieu sans la médiation de la télévision et de l'image. En effet, le talent de l'auteur permet certes de s'intéresser à des personnages et d'en détester d'autres : c'est une qualité. L'auteur d'autre part pose des jalons, lance des pistes, crée des attentes : c'est un jaillissement de créativité et le lecteur voudrait voir développées toutes les possibilités qu'il ouvre. Par exemple, le beau thème de l'hiver, des Marcheurs, de l'espace au-delà du mur, aurait pu fournir à soi seul la matière d'un ou de plusieurs magnifiques récits concentrés sur leur sujet. Au lieu de quoi, la narration se disperse en divers rameaux et histoires, bifurque trop souvent vers le réalisme politique et oublie pendant de longs chapitres (ou volumes) le premier thème. le jeu politique des trônes, les aventures des Targaryen, celles des Stark, etc..., étaient de très bons sujets en eux-mêmes : mais l'auteur les mélange tous, court plusieurs lièvres à la fois et n'exploite réellement à fond aucune des possibilités de ses trouvailles, sauf la politique, qui prend progressivement une place énorme dans la suite des volumes, place si énorme et disproportionnée qu'on en perd les autres thèmes de vue. Bien souvent, malgré de belles trouvailles, les intrigues princières finissent par ennuyer : à ce compte-là, mieux valent Saint-Simon ou Frank Herbert. le lecteur a donc de multiples attentes dont beaucoup sont déçues. le Trône de Fer aurait pu donner plusieurs romans extraordinaires, mais il devient un énorme roman-fleuve brouillon où l'on ne trouve jamais sous une forme satisfaisante ce que l'on cherche. C'est la rançon du mode de narration en rameaux et en branches, hérité du Moyen-Age et des traditions celtes, mais qui demande une extrême rigueur pour faire une oeuvre cohérente.
(Ce compte-rendu concerne les tomes I à V).



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