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Critique de louisemiches


Dans un royaume imaginaire, des familles se battent et se déchirent autour de la succession au Trône de fer, le symbole du pouvoir et de la royauté sur les Sept couronnes.
Voici un cycle dit de Fantasy d'où la magie est à peu près absente. Les complots et les batailles en revanche, foisonnent... Ce qui rend encore plus inquiétantes les petites touches de fantasique. le royaume se déchire de l'intérieur, alors qu'il est menacé, au Nord, par la présence des Autres, genre de spectres qui hante les cadavres des hommes. le Mur est la seule frontière entre ces rivalités familiales pour le pouvoir et l'horreur de ces fantômes qui reviennent avec l'hiver. le Mur, hélas, est de moins en moins gardé. C'est tellement plus important de placer ses pions dans le futur gouvernement...
Voici un cycle de Fantasy à gros sabots, sans originalité et assez clairement commercial. Mais ça marche. Nous n'avons pas affaire complètement à un attrape-couillon.
Deux choses expliquent à mon sens ce petit miracle : le talent de scénariste de Georges Martin ; et des personnages riches décrits tout en finesse.
J'ai apprécié de ne pas pouvoir discerner les bons des méchants. Les notions de Bien et de Mal, dans ce royaume au bord de la guerre de succession et menacé par des forces surnaturelles encore plus inquiétantes sont plutôt floues. Bien malin celui qui pourrait qualifier un Tyrion Lannister, par exemple : héros ou salaud ? Et Ned Stark, l'homme d'honneur, le père de famille aimant et le dirigeant droit et honnête (voire rigide), devant le choix de sauver son royaume ou sa famille, qui pourra deviner ce qu'il va faire ?
Pas moi, en tout cas. Rien n'est téléphoné dans la manière dont les personnages réagissent face aux événements. On va de surprise en surprise, accompagnant les personnages, leur reprochant telle ou telle décision, jouant à deviner avec eux ce que trament tels personnages secondaires... Une vraie réussite, surtout pour une lectrice aussi casse-pieds que moi à ce niveau-là !
En ce qui concerne l'histoire proprement dite, je suis restée un peu sur ma faim. J'aime les grands cycles, mais j'aime également quand une histoire se déroule, puis se conclut avant de rebondir... On pourrait dire que l'auteur prend son temps, mais on a parfois un peu l'impression qu'il tire à la ligne. Des histoires de famille compliquées, des rivalités, des batailles, attisées par le souvenir d'anciennes histoires de famille compliquées, des rivalités ancestrales, des batailles du passé... C'est peu de dire que c'est un peu compliqué d'y rentrer, au début. Pour nous faciliter la vie, chaque chapitre suit un personnage en particulier parmi une petite dizaine qui forment donc des sortes de personnages principaux à travers les yeux desquels nous voyons l'histoire, forcément partielle, forcément orientée. Ce mode d'énonciation créée le suspens, car nous n'avons pas accès aux autres personnages importants (je pense à Jaime Lannister le Régicide dont on parle beaucoup, mais qui glisse comme anguille. Il m'intrigue particulièrement).
J'ai été séduite également par cette idée des saisons qui durent de nombreuses années, et l'hiver qui approche est particulièrement bien rendu, petit à petit, dans ce qu'il a de sinistre et d'effrayant. L'hiver vient, les Autres approchent...
L'hiver vient, la devise de la famille Stark, me fait sourire. C'est drôlement sinistre comme devise de Maison... L'illustration parfaite du pessimisme !
Les hommes du Mur sont très bien rendus, ces silhouettes noires et muettes, des hommes que l'on imagine burinés et boueux, qui ont fait voeu de chasteté et qui vivent toute l'année dans la neige et le froid, pour garder cette mystérieuse forêt... Ca aurait pu être romantique en diable et ouvrir la porte aux fanstasmes, mais là encore l'hiver vient : la Garde de Nuit n'est plus qu'un futur ramassis de violeurs et de délinquants. Les hommes, les vrais, ne trouvent plus de relève... A part peut-être le Bâtard, Jon Snow, au nom prédestiné. Oui décidement, il fait très froid dans ce livre...
Un tout dernier mot sur l'écriture. le traducteur a tenté de rendre un genre de style médiéval bizarre, je ne sais pas ce que ça donne en VO, mais en français j'ai trouvé cela pas trop mal. Rencontrer des "La couronne m'écherra" par exemple est plutôt sympathoche ("écherra", futur simple un peu vieilli mais encore utilisé de "échoir"... Oui, comme dans "Et la bobinette cherra" !). En revanche, le 'parler peuple' des péquenots m'a un peu fatiguée.
En conclusion, que dire ? Ce serait mentir que de ne pas avouer que j'ai passé un bon moment de lecture. Mais ce n'est pas un roman qui m'a fait grimper au plafond.
Continuerai-je ? Pas dans l'immédiat : la violence (physique et psychologique) des événements qui se déroulent est un peu éprouvante. En lisant les dernières lignes, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire : "Eh bien, ils sont pas dans la merde...".
Lien : http://louisemiches.blogspot..
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