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Critique de Elamia


Ce livre m'a été chaudement recommandé par une amie, que je remercie infiniment au passage ;)
Après avoir écumé les sites afin de trouver les deux premiers tomes de cette trilogie, avant qu'il ne soit irrémédiablement introuvables, j'ai enfin découvert la plume de Sonia Marmen. C'est avec hâte que je me suis plongée dans cette histoire au coeur de l'Ecosse tant aimée, à une époque qui m'est chère également, le XIXème siècle.
La plume de Sonia Marmen est magnifique, délicieuse, et poétique, c'est un pur bonheur de nos jours de rencontrer des romans d'un niveau de langue aussi excellent. Son style, raffiné et précis correspond parfaitement à l'époque qu'elle dépeint et va de pair avec le raffinement des sphères bourgeoises et la rigueur des codes de la bienséance.
Connue pour ses sagas historiques, qui ont fait chavirer le coeur de nombreuses lectrices (et qui pourtant hélas, sont très peu rééditées) on voit que Sonia Marmen maîtrise son sujet. Dans ce roman, elle nous introduit dans le milieu très particulier de la médecine. A cette époque, les autopsies n'étant pas autorisées, cela attisait les convoitises des résurrectionnistes, qui déterraient des cadavres illégalement pour satisfaire les besoins de progrès des chirurgiens. On plonge ici dans un domaine mysterieux, voire, pernicieux. Il est intéressant de voir comment une jeune fille élevée dans la rigueur de la foi, va se comporter en étant confrontée quotidiennement à la science et aux diverses questions de morales qu'elle soulève. Mais si Dana Cullen apparaît dans un premier temps comme une petite créature fragile et rêveuse, on se rend bien vite compte qu'elle fait tourner la tête de pratiquement tous les hommes qu'elle croise sur son chemin. Et là vous vous dîtes sûrement comme moi, la petite veinarde ! Elle qui n'est pas spécialement belle, et que l'auteur s'emploit à décrire comme boîteuse voire insignifiante au début du récit, attire finalement les convoitises comme par magie. Je l'avoue, cela m'a très légèrement agacée, et à sa place, j'aurais vraiment eu du mal à choisir entre ces trois hommes ayant leurs qualités et charmes propres. Mais je compare un peu Dana à un oiseau, un petit oiseau estropié par la vie, privée de l'amour de certains de ses proches, mais qui va malgré tout arriver à voler de ses propres ailes et évoluer d'une manière innatendue.

Il va s'en dire que j'ai adoré le contexte dans lequel prend place ce roman, ainsi que le thème principal développé, qui est celui de la médecine. C'est un peu morbide ces histoires de cadavres que l'on déterre à l'insu de leurs proches et de la loi, mais c'est fascinant de se dire que c'est grâce à la persévérance d'hommes comme Francis Seton que la science a progressé. J'ai beaucoup aimé ce côté un peu glauque et sombre, comme par exemple la fameuse scène nocturne dans le cimetière.. de quoi nous donner quelques légers frissons appréciables. Mais ce n'est pas le seul sujet que Sonia Marmen aborde, elle nous parle aussi d'art, particulièrement de peinture et de dessin, qui sont les passions de Dana. La jeune femme s'avère avoir du talent et son art va susciter de l'intérêt pour plusieurs personnages à divers stades du récit.

Toutefois, je déplore quelques petites longueurs, notamment dans les scènes avec Dana et Timmy, qui sont un brin répétitives, surtout vers la moitié du livre. Alors que le début était bien parti, et nous promettait des moments romantiques à souhait, on s'aperçoit vite des véritables aspirations de Timmy.
Bien heureusement, l'intrigue sur Jonat et sa relation avec Francis Seton ainsi que l'aura mystèrieuseement sombre qui entoure ce dernier m'ont vraiment tenue en haleine jusqu'à la fin. Malheureusement, je n'ai pas eu les réponses espérées et le suspense reste entier. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'entreprendrai la lecture de la suite assez rapidement.

Cette escapade dans l'Écosse du XIXème et plus précisément dans les rues edimbourgeoises m'a réellement plu et je vais certainement me mettre en quête des autres romans de Sonia Marmen.
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