AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chocolatiine


Avec Les fiancés, Alessandro Manzoni a réalisé l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la littérature italienne. Ce roman, dont l'action se situe au XVIIème siècle, est étudié aujourd'hui encore par tous les élèves italiens, et pour cause ; les thèmes traités sont intemporels.
Lucia et Renzo devaient se marier mais tout est annulé après que le curé don Abbondio reçoit des menaces de mort de la part de don Rodrigo, l'un des puissants de la province. Ce dernier a parié avec son cousin que la jolie paysanne n'épouserait pas son fiancé et semble prêt à tout pour arriver à ses fins. C'est ainsi que commencent les malheurs des deux jeunes gens.
Tentative d'enlèvement, enlèvement, condamnation, voeu à la Madonne, fuite, peste, ils mettront deux ans à se retrouver, au terme de nombreuses péripéties.

I promessi sposi ont traumatisé bon nombre de mes amis italiens mais, pour ma part, j'ai a-do-ré ! Je comprends sans peine la renommée de l'ouvrage. Chaque chapitre amène une nouvelle intrigue, un nouveau personnage avec sa propre histoire. On sent l'influence des autres grands auteurs de l'époque ; la vie malheureuse de "la signora", notamment, n'est pas sans rappeler La religieuse de Diderot. Manzoni profite également de ce roman pour dépeindre la situation politique de la Lombardie, et intercale aussi un petit cours d'économie avec la fameuse aventure du prix de pain.
En ces temps troublés, je voudrais m'arrêter particulièrement sur les chapitres concernant l'épidémie de peste qui décima la région de Milan dans les années 1630. Croyez-le ou non, la similitude avec l'épidémie actuelle de coronavirus est troublante. Tout y est, absolument tout. On retrouve ainsi les autorités qui ignorent les alertes lancées par le "tribunale della sanità", les fanas des théories complotistes, les anxieux, les désespérés, ceux qui se persuadent qu'ils ne risquent rien, la recherche effrénée et la stigmatisation des soit-disant propagateurs de la maladie, l'hystérie collective, etc. Tout y est, vous dis-je. Comme quoi, le monde reste toujours le même.
Cependant, l'une des grandes morales de ce roman est que, quand l'amour est sincère, deux ans de malchance ne suffisent pas à le défaire. Tôt ou tard, les fiancés se retrouvent et se marient.

Challenge ABC 2019/2020
Commenter  J’apprécie          190



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}