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Critique de LoupAlunettes


Voler une pomme sur l'étalage de l'épicier en courant? Cap ou pas cap?

Un jeune garçon offrant son coeur en gage d'amitié éternelle à une jeune fille aurait été indisposé par cette proposition, mais il est tellement difficile de se faire remarquer par les filles.

Une punaise sur la chaise du professeur! Cap ou pas cap?

Un jeune garçon amoureux aurait été torturé par la culpabilité d'être attrapé, les papillons cédant la place aux crampes dans l'estomac. Mais un jeune garçon ne va tout de même pas passer pour un dégonflé devant sa belle tout de même.

Récupérer les portables que Chang, le dur des durs, a volé aux groupes de copains de 6ème ? Même pas cap!

Marilou fait le coup du regard de braise et du sourire moqueur. Les filles se moquent.

Son pote Walid tente désespérement de dissuader Damien parceque là, tous les garçons vous le diront, c'est carrément "suicidaire" pour un gentil freluquet. Mais rien à faire, Damien est entré dans un jeu dangereux du "je t'aime moi non plus"et avoir le dessus est bien plus important que de s'en tirer sans égratignures. le charme "Marilou"n'opère que trop bien.

C'était l'enfer en CM2 et maintenant en 6ème, c'est l'escalade.

Damien souffre des attentes capricieuses de Marilou mais il ne sait rien lui refuser par amour et par défi.

Le mélange Marilou-Damien n'aura pas la douceur sucrée des nuages de barbapapa mais seront nettement plus relevés que les plus petits piments écarlates qui vous chauffent le cerveau et enflamment le palais.

En effet, c'est bel et bien sur les charbons ardents que Damien va marcher pour cette rentrée à cause de cette jolie diablesse jusqu'au jour où, fatalement..
: On dit que l'amour rend bête parfois, qu'il nous donne l'air un peu idiot. Déja en cycle 1 et 2, c'était le début d'une jolie aventure à croquer, un bisou, une fleur, des jeux, deux mains qui se tiennent et un bac à sable.

Plus tard, quel gloire de pouvoir afficher la fin de sa période de vilain petit canard et de célébrer son nouveau statut auréolé de chance et de popularité, "en couple", sur les réseaux sociaux.

L'air béat, les yeux dans le vide, la tête ailleurs, les devoirs à plus tard. Les cheveux sont séquestrés dans la salle de bain pendant une demi-heure et disciplinés deux ou trois fois sans complète satisfaction, une crête, en arrière, en chignon, une cascade ondulée par effet mouillée qui serait du plus belle effet...

Que ne ferait-on pas pour faire parti du club des choisis par l'amour, pour grandir, ressentir, avoir nous aussi les faveurs privilégiés du copain ou de la copine qui ne nous laisse pas indifférent, qui déja à son insu nous ferait faire les choses les plus stupides dans le but d'attirer son regard.

Le jeu est déja lancé.

Mais attention, les dés ne sont pas jetés, car il ne faut pas faire n'importe quoi.

L'amour à sa part de bon sens, ce ne ne sont pas que de bons sentiments qui vous font flotter au-dessus des jours qui passent.

Jusqu'où peut-on aller par amour?

Que peut-on réclamer en retour?

( une position qui peut être également déclinée pour les grandes amitiés d'ailleurs!)

Comme le raconte Damien, nous ne saurions plaindre ce pauvre Damien qui délibérement se laisse mener par le bout du nez par une fille. Grand bien lui fasse, il mérite ce qu'il lui arrive.

Un groupe de filles soutient Marilou comme d'une revanche bien méritée contre les garçons toujours enquiquineurs.

Enfin, une petite minorité (la voix du fond de la salle de classe) suggère à la victime qu'il s'agirait là sans doute d'un test amoureux afin de mettre à l'épreuve la sincérité de ses intentions.



Mais le libre-arbitre et l'acceptation de l'autre pour ce qu'il est, qualités et petits défauts compris, ne sont-ils pas la preuve même d'un véritable amour?

Une question à laquelle il est difficile de répondre et de mesurer les limites descentes avant d'en faire l'expérience soi-même.

Jean-Luc Luciani nous montre agréablement au travers d'une courte histoire sympa et forte de réflexion pour les plus jeunes que ce sentiment au combien divin n'est pas un jeu qui se joue dans la soumission de l'autre, le danger d'autrui mais dans le respect de chacun.

Un bon moment de lecture en 43 pages seulement.
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