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sur 781 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
H.P. Lovecraft. Un nom devenu presque aussi mythique que ses oeuvres. En fait, un nom bien plus connu que ce qu'il a écrit. Parlez en à quelqu'un, beaucoup le connaissent, peu l'ont lus. Et il faut comprendre, ses écrits ne sont pas vraiment à qualifier d'accessible…
La couleur tombée du ciel, dans cette édition, est en fait un recueil de 4 nouvelles : « La couleur tombée du ciel », « L'abomination de Dunwich », « Celui qui chuchotait dans les ténébres » et « le cauchemar d'Inssmouth ». Les 4 ont toutes rapports avec le mythe de Ctuhlu, créé de toutes piéces par Lovecraft qui, selon lui, écrivait selon ce qu'i voyait en rêves. Des visions cauchemardesques déjà difficile à retranscrire à l'écrit, d'où des descriptions souvent légères, voires flous. Ce qui explique aussi le peu de représentation de l'auteur à l'écran. Ici, les histoires tiennent en des témoignages d'une personne recueillant, ou ayant assisté, à des événements effrayant, souvent dans de petites villes. Des créatures venant toujours de l'espace par des moyens inconnus et se cachant sur terre.
Il faut alors pour le lecteur accepter de se plonger pleinement dans cet univers et ne pas en faire une lecture « d'entre deux ». Et si on l'accepte, on découvre alors 4 excellentes nouvelles desquelles on a bien du mal à ressortir une fois entré. Grâce à une écriture à la fois simple et pourtant diablement maitrisé, il s'agit d'une bonne entrée en matiére si on veut ensuite découvrir les autres oeuvre de l'auteur et une lecture à conseiller !
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Lovecraft peut être considéré comme l'héritier d'Edgar Poe, y compris dans sa sombre condition humaine. Il existe cependant une nuance de taille, les récits de Poe sont en définitive aimables, distrayants, rassurants. le monde de Lovecraft est d'un noir absolu, le lecteur est irrésistiblement entrainé dans un monde d'épouvante où à l'issue du récit ne subsiste qu'une solitude sans espoir.
La couleur tombée du ciel est de mon point de vue sinon le chef d'oeuvre, au moins une des oeuvres majeures de Lovecraft. Il groupe quatre récits, « la couleur tombée du ciel », « l'abomination de Dunwich », « le cauchemar d'Innsmouth », « celui qui chuchotait dans les ténèbres ».
S'il faut n'avoir lu qu'une création de Lovecraft alors à mon sens il faut lire « la couleur tombée du ciel » l'homme, impuissant est confrontée à une terreur qui le dévore petit à petit ainsi que toute forme de vie. Non il ne s'agit pas d'aliens 7.3 aux dents acérées qui gambadent en semant la panique en attendant qu'un super héros matte le fauve.
Ce sont des démons invisibles venus du ciel, de la mer, surgis des profondeurs abyssales et qui peuplaient la terre bien avant l'homme. Des cultes abominables leur sont rendus dans des régions sauvages et retirés par des hommes qui sont devenus leurs servants et esclaves.
La signature de ces récits est le style envoutant de Lovecraft.
Certains pourront s'offusquer de cette perception paranoïaque de l'étranger présenté fatalement sous un visage répugnant et hideux. Lovecraft serait raciste voire nazillon.
Il s'agit pour le moins d'un raccourci à nuancer dans le contexte d'une oeuvre littéraire. Ne pourrait on pas incriminer dans le même esprit tant d'oeuvres comme Tolkien et son seigneur des anneaux, Flaubert dans Salammbô etc etc..
Oui la vision de l'univers de Lovecraft est noire, dans ses pensées Pascal lui même n'exprimait-il pas son effroi de l'homme écrasé par l'infini ?
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Parmi la profusion de nouvelles liées aux Mythes de Cthulhu, celle qui m'aura sans doute le plus marquée est celle-ci : La Couleur Tombée du Ciel. Une vingtaine de pages (selon l'édition) où l'horreur absolue va crescendo.

Howard Phillips Lovecraft, auteur paranoïaque et misanthrope de la première moitié du XXème siècle fut, au même titre qu'Allan Edgar Poe et Ambrose Bierce (moins connu) un écrivain qui donna ses lettres de noblesse à la littérature fantastique. Fondateur des Mythes de Cthulhu, qui influencent encore aujourd'hui la culture dans ses multiples domaines, il imagine un univers où notre monde (réel) fut dominé, dans des temps antédiluviens, par des forces obscures et puissantes repoussées depuis dans les tréfonds de la galaxie, mais qui cherchent à rétablir leur ancienne domination sur l'humanité. Les hommes confrontés à ces horreurs cosmiques n'ont d'autre refuge que de plonger dans la folie. La Couleur Tombée du Ciel est une pièce de ce cycle infernal.

En visite dans la région d'Arkham, Nouvelle-Angleterre, afin d'étudier un projet de réservoir, un jeune architecte apprend l'existence d'une légende qui court à propos d'étranges évènements qui se seraient produits quelques années auparavant dans un lieu nommé la Lande Foudroyée. Dans un premier temps sceptique quant à ces racontars, il prend peu à peu conscience que la désolation du lieu (paysage grisâtre, végétation qui a la consistance de la cendre) n'est pas d'origine naturelle. Il découvre alors que la chute d'une étrange météorite dans le champ d'un fermier du nom de Nahum Gardner fut le déclenchement d'une horreur sans nom.

On découvre le récit de la bouche de Ammi Pierce, voisin et ami de la famille Gardner, témoin direct des évènements qui se sont produits à l'époque. de la chute du météore qui laisse les scientifiques sans réponse, et ses conséquences qui décimeront la famille de fermiers. La couleur (indéfinissable, hors du spectre connu) s'échappe de l'objet céleste, s'infiltre dans les sols, contaminant tout d'abord cultures et végétaux, modifiant leur consistance et leur apparence. Puis, comme cherchant à étendre son emprise et son territoire, la couleur s'acharne sur les animaux, avant de s'immiscer petit à petit dans les êtres humains, plongeant ceux-ci dans une inaltérable folie.

Fidèle au schéma lovecraftien, l'histoire nous entraîne dans un déchaînement d'horreur où tout est suggéré plus que montré. En effet, aucune scène "gore" ne parsème le récit, l'horreur est au-delà ; Lovecraft travaille la matière, notre esprit fait le reste. L'angoisse monte d'un cran à chaque page, on redoute la nuit qui tombe, instant choisi par la couleur pour montrer sa maléfique présence et perpétuer ses obscurs méfaits. L'angoisse attend son apogée dans la scène finale, dantesque effusion d'horreur dont on sait que personne n'en ressortira indemne.
« Quand ils se retournèrent enfin pour regarder la vallée, ils virent un spectacle terrifiant La ferme tout entière baignait dans cette hideuse couleur indéfinissable. »

Bien qu'écrite en 1927, cette nouvelle n'a pas perdu un iota de sa puissance. On a vu depuis l'apparition de nouvelles maladies ou des catastrophes naturelles décimer des populations entières. On a vécu Tchernobyl, ou plus récemment Fukushima. On a grandi en visionnant multiples films d'horreur qui nous ont fait froid dans le dos… et pourtant. Pourtant, La Couleur Tombée du Ciel est encore une de ces histoire qui a le pouvoir de nous faire frissonner même en plein jour.
Peut-être parce que rétrospectivement, la couleur nous évoque-t-elle, dans un climat de pollution écologique très actuel, ce fléau invisible et incontrôlable qui nous menace tous ?
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Quelle immense frustration de savoir que cet auteur de génie n'a connu qu'une gloire posthume. Si de son vivant la célébrité l'avait touché, peut être nous aurait-il offert plus d'oeuvres encore. Consolons nous avec ce qu'il nous a donné à lire, quant à moi, je conseille vivement la lecture de ce recueil de nouvelles, qui distille admirablement le suspense et l'horreur ineffable, tout en glorifiant la langue. La profusion d'épithètes devient chez Lovecraft un Art dont la lectrice que je suis se nourrit avec avidité.
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La couleur tombée du ciel, c'est l'angoisse cosmique à l'état pur, la nouvelle la plus terrifiante de Lovecraft.
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The Colour Out of Space
Traduction : Jacques Papy

Ce recueil de quatre nouvelles doit son nom à celle qui demeure l'une des plus terrifiantes jamais écrites par Lovecraft. On n'y voit pourtant pas trop les tentacules des Grands Anciens et l'écrivain use en fait de descriptions très simples pour amener son lecteur à un rare degré d'effroi. Mais c'est le propre du génie d'atteindre à de tels sommets avec si peu de moyens ou encore avec des moyens en apparence aussi faibles. Et Lovecraft était un génie.

Enfin, telle est mon opinion, confortée par les trente-quatre ans qui séparent désormais ma première lecture de "La Couleur Tombée du Ciel" de la seconde et toute récente que je viens de faire. A quinze ans, on n'a pas encore vu grand chose, on est tout neuf, on s'émeut vite. Trente-quatre ans plus tard, on a accumulé les films d'épouvante ("Alien", "Ring", "The Blair Witch Project" ...) et les lectures du même genre (tous les Stephen King, les Graham Masterton première époque, "Le Tour d'Ecrou" de James et autres friandises venimeuses de la littérature). Sans compter qu'on a vu se fissurer Tchernobyl, croître et s'épanouir une pollution qui redynamise les grandes maladies respiratoires, apparaître le SIDA, l'encéphalite spongieuse et toute cette sorte de choses - et que ça, malheureusement, c'est du réel, une horreur bien concrète amplifiée par les fûts de déchets nucléaires enfouis en dépit du bon sens un peu partout sur notre chère planète.

Et c'est peut-être tout ce contexte pollution-écologie qui a permis à "La Couleur Tombée du Ciel" de ne pas concéder au Temps un seul atome de sa puissance.

Certes, dans la nouvelle, la mystérieuse couleur est bien liée à un météorite probablement habité par l'une de ces entités extra-terrestres et extra-temporelles qu'affectionnait Lovecraft. Mais l'art avec lequel le romancier nous la décrit, s'infiltrant tout d'abord dans les sols, puis dans les cultures, enfin dans les humains qui vivent là, nous évoque rétrospectivement le fléau d'une pollution mystérieuse et incontrôlable. Et quand une partie de la couleur finit par rejoindre sa dimension originale, le lecteur sait bien qu'elle laisse derrière elle, tout au fond d'un puits, l'horreur en germe ...

A côté de ce texte, d'une intensité exceptionnelle, les trois autres en paraîtraient presque - presque - gais, optimistes et même anodins. "L'Abomination de Dunwich", lui aussi d'une très grande qualité, semble une adaptation lovecraftienne du "Grand Dieu Pan" d'Arthur Machen - adaptation mais non copie, attention ! "Le Cauchemar d'Innsmouth" introduit pour la première fois la ville d'Innsmouth et ses inquiétantes mutations génétiques dans l'univers du créateur de Chthulu et "Celui qui chuchotait dans les ténèbres" reprend le thème de l'invasion de la Terre par des extra-terrestres très mal intentionnés.

A mon sens, ce volume est, avec "Dagon" et "Par delà le Mur du Sommeil", le meilleur qui soit pour découvrir H. P. Lovecraft et son oeuvre. Avec d'autant plus de plaisir que ses traducteurs ont accompli un travail remarquable, qui faisait dire à Jean Cocteau, fin connaisseur, que "Lovecraft est encore mieux, si possible, en français qu'en anglais." ;o)
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