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Critique de Justine_of_Delaford


Quand j'ai vu qu'un livre retraçant la genèse du tournage allait sortir, j'étais forcément intéressée. J'avais déjà vu les bonus des éditions DVD et Blu-ray du film, et j'avais lu le le livre Autant en emporte le vent : la folle aventure d'un film, donc je connaissais déjà certains aspects des coulisses du film. Pour autant, je n'ai pas forcément tout retenu xD

Le roman de François-Guillaume Lorrain est un véritable page-turner grâce à des chapitres courts, une plume fluide et des dialogues percutants et vifs. On ne s'ennuie pas une seconde ! Il nous entraîne dans les coulisses rocambolesques de l'un des films les plus récompensés du cinéma.

Ainsi, malgré le succès du roman de Margaret Mitchell, les producteurs étaient assez frileux à l'idée d'adapter le roman car les précédents films traitant de la guerre de Sécession avaient été mal reçus par les spectateurs. Ensuite, quand les droits du livre ont été achetés, les producteurs se sont livrés à une véritable guerre pour dénicher les acteurs dont ils avaient besoin, quitte à devoir verser de lourdes sommes pour que des acteurs sous contrat avec un autre studio fassent partie de l'aventure.

La difficulté d'adapter le roman de 1000 pages en scénario est aussi abordée, avec les innombrables changements qui ont eu lieu parfois même en cours de tournage, rendant fous les acteurs ! Par exemple, le premier scénario laissait entrevoir un film de 6h ! Ensuite, toute une partie est consacrée à la recherche de la parfaite Scarlett : une recherche de longue haleine qui a touché à sa fin quasiment à la veille du tournage ! Cette partie-là est assez choquante dans la mesure où elle montre les dessous peu reluisants de l'âge d'or hollywoodien, avec les abus sexuels que David O'Selznick a commis sur certaines actrices auditionnant pour le rôle. Quand ce n'était pas lui, de pauvres filles se faisaient droguer et violer dans une chambre d'hôtel au Texas par des hommes qui se faisaient passer pour les directeurs de casting du film.

Une part du roman est aussi consacrée à l'actrice Hattie McDaniel, inoubliable Mamma, qui devait faire face au dilemme de nombreux comédiens noirs de l'époque : incarner des personnages qui racontent leur histoire, au risque de déranger, ou bien faire les clowns et se ridiculiser dans des « films de blancs ». le passage sur sa récompense aux Oscars est très émouvant, bien qu'on voit là encore que tout était question de marketing pour les producteurs et pas une réelle envie de valoriser le talent de l'actrice. À travers Clark Gable et Vivien Leigh on voit aussi que l'adultère et les relations non consenties (ça vaut pour Gable 😒) étaient monnaie courante à cette époque. Parmi les anecdotes moins sombres, citons tout de même l'amitié entre Clark Gable et Hattie McDaniel à une époque où les relations entre blancs et noirs étaient mal vues, ou encore le fait que Vivien Leigh jurait comme un charretier sous son costume de Scarlett (ça casse le mythe 😅😆)

En résumé, entre les abus sexuels, le racisme, les acteurs qui n'étaient que des pions dans les guerres entre les différents studios, les producteurs libidineux, ou encore les journaux qui prêchaient le faux pour savoir le vrai, on peut dire que les choses n'ont pas tellement changées à notre époque, et c'est peut-être ce que j'ai le plus retenu de ce roman. Un constat assez triste n'est-ce pas ? 🤔

Un roman fort intéressant pour qui veut en savoir plus sur les coulisses d'Autant en emporte le vent, avec une narration vive qui ne laisse aucune place à l'ennui 😊
Lien : https://lalectriceenrobejaun..
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