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Critique de Frederic524


Sous la direction de Jean Lopez, spécialiste incontesté de la guerre à l'Est, de la Wehrmacht et de l'armée rouge. Son livre sur l'opération Barbarossa à l'été 1941 est un best seller. Reconnu aussi bien par la critique et les nombreux amateurs d'histoire, Jean Lopez fait paraître aux éditions Perrin un ouvrage « La Wehrmacht, la fin d'un mythe« , recueil d'articles du magazine d'histoire qu'il dirige. En 320 pages, l'historien dresse un aperçu profondément novateur pour démontrer combien la question du « mythe de la Wehrmacht » a considérablement évolué. Pendant longtemps, l'armée allemande bénéficia d'un statut à part. Les historiens d'alors et les livres des principaux généraux allemand, construisirent une mythologie permettant de laver, à peu de frais, le sang sur leurs mains. Par exemple, ils se prémunir d'affirmer leur coopération totale et aveugle aux crimes de guerres, aux génocides du peuple juif, à la répression brutale des maquis russes et un peu partout dans l'Europe occupée. La WaffenSS d'Himmler, les dirigeants comme Goebbels et surtout leur ancien Führer Adolf Hitler supportèrent tout le poids des crimes nazis. Il y eût une véritable offensive de désinformation, de travestissement de la réalité. Aujourd'hui, les historiens anglo-saxons, russes, français etc. battent en brèche ces contres vérités qui ont eu la vie dure. La Wehrmacht participa activement aux crimes du IIIème Reich, leurs généraux commirent des crimes de guerres innombrables, surtout à l'Est. Ils participèrent à la Shoah par balle en 1941-1942. Nombre de généraux étaient des nazis fanatiques, qui même en sachant la guerre perdue, renouvelèrent leur serment d'allégeance à Hitler. On prêtait en effet allégeance, non à l'Allemagne, mais à Hitler en personne. L'attentat du 20 juillet 1944, fût un échec cuisant et il dressa de nombreux allemands contre les auteurs cette action de la dernière chance pour éviter la destruction totale de l'Allemagne. L'armée, le peuple, le volkssturm, la SS, le SD, tous ou presque se bâtirent avec le fanatisme d'un régime suicidaire jetant des gamins de 14-15 ans dans la fournaise. le livre revient sur les principales batailles menées par l'armée allemande entre 1940 et 1945. le blitzkrieg est une chimère et l'essentiel des troupes étaient à cheval, dans des charrettes, à pieds. L'essentiel des panzers étaient dépassés. le plan fonctionna contre la France par une succession de circonstances favorables. Dunkerque, fût un tournant avec l'évacuation du corps expéditionnaire anglais. La guerre en Pologne, quelques mois plus tôt, en septembre 1939, fût loin d'être une sinécure tant la désorganisation entre blindés, infanteries et stukas fût difficile. La décision d'attaquer ‘l'URSS en juin 1941 fût le début de la fin avec la déclaration de guerre allemande à l'Amérique en décembre 1941. le spectre de la guerre sur deux fronts, cauchemars des décideurs allemands, fût imposé par Hitler. Sa cour de favoris se battant à couteaux tirés les faveurs du maître du IIIème Reich ne trouva rien à redire à cette opération qui signa l'arrêt de mort de l'Allemagne nazis. Barbarossa fût un échec cuisant, les allemands n'atteignant pas leurs objectifs, notamment la prise de Moscou. Pire encore, la contre attaque soviétique les firent reculer de manière importante pour bâtir une nouvelle ligne de défense. le blitzkrieg qui devait abattre l'ours russe en moins de 4 mois n'était plus. le livre analyse le comportement des soldats au front, celui des officiers ou sous officiers, du haut commandement enfin. La propagande fît commettre l'erreur du pêché d'orgueil du soldat allemand, nazis, supérieur de par sa race, sa culture, la qualité de son armement. Là encore, dès le début de la campagne de Barbarossa en juin 1941, le matériel soviétique était supérieur. Les erreurs tragiques commises par Staline ne se renouvelleront pas car les russes apprenaient de leurs échecs. A l'été 1942, la Wehrmacht repassa à l'offensive. Résultat, la catastrophique bataille de Stalingrad qui prît fin en févier 1943 avec la capitulation de la VIème armée, l'élite de l'armée allemande à l'Est. En 1943, ce fût l'opération « citadelle », dernière offensive où l'Allemagne donna le tempo. Là encore, les nouveaux armements, la concentrations des troupes les meilleures à l'Est, dont de nombreuses divisions WaffenSS, ne changeât rien, la défaite fût cuisante. Dorénavant, le rouleau compresseur russe, avec l'opération Bagration, ne s'arrêta qu'avec la prise de Berlin le 1er mai 1945. A l'ouest le débarquement alliés mit en évidence les même erreurs de commandements, la croyance aux armes miracles promises par Hitler, l'épuisement des troupes, la perte dans la poche de Falaise de l'essentiel des armements et autres unités d'élite. Ce fût une nouvelle catastrophe. Seul les erreurs stratégiques alliées et le besoin des russes de reconstituer leurs forces, rendit possible une pause à l'hiver 1944. Les adolescents envoyés à la mort étaient parmi les plus fanatisés mais l'essentiel des troupes allemandes à l'ouest se rendirent sans trop combattre aux forces alliées. A l'est, la question était différente car les crimes de la soldatesque russe soucieuse de vengeances les précédaient. Au final, les différents articles, les interviews de spécialistes se lisent sans difficulté. Une synthèse accessible qui fait le point sur les axes de pensées des historiens chercheurs. L'ensemble se lit très vite. Si vous aimez cette période ou que vous voulez vous remettre en mémoire les points principaux des batailles de 1939 à 1945, ce livre sous la direction de Jean Lopez est fait pour vous. A noter que la revue « Guerres et histoire » dirigée par Jean Lopez est passionnante. Je recommande.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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