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Critique de Chestakova


A la suite du livre 1er « Liberté » Grouazel et Locard poursuivent leur exploration de la révolution française en publiant le livre II « égalité-livre1 ». Ce deuxième album transporte le lecteur au printemps 1791, période clé où se jouent les déchirements futurs. Les divisions déjà sensibles depuis 1789 se confirment, le petit peuple de Paris prend toute sa place, les ennemis de la Révolution se dévoilent, Paris devient le théâtre immense de rapports de forces inéluctables. Un album réussi par le texte et les dessins qui proposent un bouillonnement évènementiel à la hauteur des faits, tout est en place pour mettre en scène la complexité de la situation politique de cette période, une multitude de personnages, kaléidoscope de la diversité sociale : aristocratie toujours présente, bourgeoisie multiple par les niveaux de richesse et les engagements, et surtout le petit peuple de Paris au coeur des quartiers parisiens quadrillés en sections, avec des figures féminines au premier plan. Personnage à part entière, Paris crève le dessin, par la précision et la vivacité du trait, dont l'effet se renforce dans des panoramiques époustouflants. La vie politique prend forme sur cette réalité sociale, les compromissions, les divisions éclatent au grand jour. La garde nationale, sorte d'armée populaire, constituée de citoyens qui paient l'impôt est traversée par ces divisions, Lafayette à sa tête en est le meilleur exemple, dans son attachement à la monarchie, conservateur, manoeuvrier, il est le pivot politique de cet album, et précipite après la fuite du roi, le processus d'adhésion à la République avec la fusillade du champ de Mars. C'est l'épilogue de ce volume et le début de la bascule vers la chute de la Monarchie. C'est donc une fresque historique d'une grande intensité que nous proposent les auteurs, : Les clubs dans leur diversité des jacobins aux cordeliers, la presse dont les feuillets sont lus partout, le poids des acquis de 1789 avec la révolte des esclaves en Haïti, la situation dans les provinces avec un zoom sur Besançon. le traitement de l'histoire étroitement mêlé à la verve des personnages de fiction, avec ses méchants et ses gentils, donne au récit une grande humanité, on y entre avec passion et enthousiasme. Bravo
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