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Critique de Dionysos89


Avec le deuxième recueil des Chroniques des Nouveaux Mondes de Jean-Marc Ligny chez les éditions ActuSF, c'est l'occasion d'approfondir de larges pans de son univers de space opera fortement marqué par la psychologie humaine et sa faculté à travailler au burin sa solitude.

Constatons dès le départ une forte emprise de la chronologie de ce recueil, et ce n'est pas pour rien, car nous abordons un moment fatidique de l'univers de Jean-Jacques Ligny : la Guerre de Trois Secondes. Encore une fois, les nouvelles reproduites ici ont déjà été publiées dans d'autres anthologies ou revues et avaient besoin d'un rafraîchissement pour prendre toute leur valeur ainsi rassemblés. Là encore, la solitude de la nature humaine prend beaucoup de place. Dès la première nouvelle, « Labyrinthe de la nuit » (1996), il s'agit de suivre la fuite relativement courte d'un employé ayant causé une faille monstrueuse dans l'organisation défensive de notre système solaire. Quelle ironie de mettre en parallèle les failles défensives causées par un intellect pacifiste d'un côté, et le manque de perception nécessaire pour comprendre des formes de vie trop différentes de la nôtre de l'autre !
Cet écart de compréhension est ensuite complètement pris à bras le corps dans « La Guerre des Trois Secondes » (2001). Cette longue nouvelle est ce qui constitue le sel de ce recueil et se suffit clairement à elle-même. Cent ans après, une émission de télévision interplanétaire tente de faire le point sur un événement archi-connu mais encore trouble. Les témoins s'enchaînent et Jean-Marc Ligny brosse une époque révolue dans son univers, mais pourtant proche de notre propre société, et surtout en usant d'une satire à peine cachée de nos chers médias ne courant qu'après le spectacle, le dramatique et les audiences.
Les deux dernières nouvelles de ce recueil, « Les Chants de glace » (1991) et « Ogoun Feraille » (2001), développement un autre thème récurrent, celui de la musique et notamment de sa difficile compréhension dès que nous sortons des poncifs terriens, voire des poncifs terriens dominants. Rappelons que le tournant des années 1990 fut pour l'auteur (il en parla plusieurs fois dans des interviews) une période encore psychédélique avec des noms de personnages un peu tarabiscotés et un goût pour la musique du même mouvement qui se relève ici.

Jean-Marc Ligny continuait avec ces nouvelles d'approfondir, et son univers des Chroniques des Nouveaux Mondes, et sa vision de la condition humaine, bien souvent solitaire et pathétique.

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