Si vous êtes à la recherche de quelque ouvrage réjouissant et méchant, pour vous détendre durant vos vacances qui arrivent bientôt, ce roman jubilatoire est pour vous .
C'est un condensé d'humour noir flirtant avec l'absurde, un peu comme dans les films des frères Coen.
Pierre Lemaitre nous présente son premier roman écrit en 85 jamais édité et ressorti d'un tiroir. ( surtout lire la préface)
Mathilde, l'héroïne, une sexagénaire virtuose de la gâchette, canarde aussi bien qu'une Ma Dalton. Elle a aussi, en plus distingué, un petit côté " mémé cornemuse" que l'on trouve dans les pétulants romans de
Nadine Monfils.
C'est bien ficelé. En 85 on sait encore lire les cartes routières et les cabines téléphoniques sont très utiles. On rit devant cette mamie survoltée, maquillée et permanentée, au langage fleuri, qui a fait ses preuves dans la résistance, ayant de nos jours l'apparence d'une citoyenne au-dessus de tous soupçons.
Mais c'est une tueuse à gages terriblement efficace, insoupçonnable, rien ne la rattache aux victimes de ses " contrats". Sauf que maintenant sa mémoire lui joue de très vilains tours. Elle n'est plus aussi respectueuse des précautions dictées par ses supérieurs, ce qui leur crée un très gros souci ,surtout pour Henri son ancien amour et chef de réseau. Ne pas croiser sa route ou la contrarier !
Elle intrigue l'inspecteur Vassiliev par ses propos incohérents concernant son voisin et Ludo son dalmatien lymphatique ( aussi stupide que Rantanplan). Elle n'est pas la seule à partir dans des délires dus aux symptômes d'Alzheimer. le vieux Monsieur de la Hosseray, ancien préfet, prend des notes mais ne sait plus pourquoi il les a prises. Pourtant ce serait bien utile. Même si les cadavres pleuvent, tout çà ,n'est pas sérieux . ce roman est là pour nous distraire comme un bon film à la sauce " tontons flingueurs".