La lettre

Le personnage central de ce texte, c'est, à l'évidence, la pièce « On ne badine pas avec l'amour » d'Alfred de Musset. C'est elle qui le structure tant par les permanents va-et-vient opérés entre les répliques, les répétitions et le réel que par tout ce qui se noue et se dénoue entre les acteurs qui en montent l'une des scènes essentielles. Et entre Monica et son mari resté à Paris. C'est tout un puzzle dont les pièces viennent progressivement s'encastrer les unes dans les autres.
Il ne s'agit pas pour autant d'un froid mécanisme d'horlogerie. Sans rien révéler de l'intrigue, ce qui la déflorerait, on peut dire que les personnages sont bien vivants. Avec leurs passions, leurs peurs, leurs défauts. Avec le passé qu'ils remorquent. Si vivants qu'on se surprend à vouloir en apprendre davantage sur chacun d'eux et à espérer que, peut-être, ils feront ultérieurement leur réapparition dans un éventuel nouvel ouvrage.
Le style est vif, maîtrisé. Il sonne juste. Et, ce qui ne gâte rien, on sent que Brigitte Lechanteur a pris beaucoup de plaisir à faire vivre et évoluer ses personnages.