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Critique de VABO1


La toute première surprise tient au style de l'écriture complètement loufdingue, qui emprunte indifféremment à l'anglais, au vieux français, à l'argot un peu désuet, ainsi que des mots fabriqués de toutes pièces. le plus surprenant, c'est d'après une phase d'adaptation, voire d'irritation, on se rend compte qu'on "entrave" très bien cette nouvelle langue si imaginative. C'est même un régal. Quelle prouesse! Je me dis qu'en livre audio ce doit être fol amusement!
De nombreux clins d'oeil parsèment ce livre. Quand il s'interroge, "les englishes sont-ils pires que d'autres ? oui évidemment ce sont des monstres sans délicatesse et malpeignés..." Comment ne pas voir apparaitre un certain premier ministre! Parfois c'est une référence sérieuse : sire Pastoureau, érudit en couleur et en heraldique. La découverte de la porte sacrée avec les murs qui s'etrecissaient me rappelle un conte d'Edgard Poe.
le "Jehanne project" est présenté à la quinzaine de "childrens" recrutées à la façon d'un kholanta. Yolande d'Aragon, dite Yo, GO pour l'occasion, organise l'éducation de gamines dont une seule sera appelée à une grande destinée : sauver la France et permettre au roi Charles VII de retrouver son trône en boutant les anglais hors de France. Cette mystique de Jeanne d'Arc connue comme ayant contribué à la fin de la guerre de cent ans et aux ambitions des Armagnacs et Bourguignons, avec le sacrifice ultime de Jeanne, abandonnée à son triste sort à Rouen le 30 mai 1431, prend une drôle de tournure sous la plume de Guillaume Lebrun.
Le Diable est de la partie et donne ses ordres (p91). Je ris encore de cette incantation, salmigondis totalement indéchiffrable, d'où émerge le non de... Rachida D.

Au-delà de la pochade, ce livre interroge sur la création d'un mythe : Il associe éléments historiques et réels à des superstitions, le tout pour servir un intérêt.

Pour corser cette geste, qui de temps à d'autre verse dans le fantasmagorique, l'auteur empreinte à la mythologie grecque et peut-être même un certaines oeuvres de science-fiction. Il y a certaines longueurs dans cette épopée qui devient de plus en plus confuse. Mais il faut reconnaître que l'auteur a fait des recherches, établi des ponts entre divers éléments culturels pour créer une forme de surnaturel. de ce fait, c'est presque un jeu de chercher en lisant son texte les indices, trouvailles ou pointes d'humour qui émaillent son récit.
Ainsi, je découvre qu'une blague, dans le roman de science-fiction le Guide du voyageur galactique, paru en 1978, de Douglas Adams, mentionne dans la partie finale de cette oeuvre que la réponse à la grande question sur la vie, l'univers et tout le reste est 42. C'est le résultat du moulinage d'un ordinateur pendant de nombreuses années... il ne restait plus qu'à dire qu'elle était question ! le nombre 42 est devenu un élément central de la culture geek...
Le livre fait la part belle aux héroïnes : les femmes sont les personnages principaux et montrent de nombreuses aptitudes, y compris à guerroyer ou élaborer une stratégie pour la reconquête du pouvoir. Les hommes sont de simples figurants.
La fin du livre nous donne à découvrir le destin de 9 femmes puissantes, ayant réellement existé ( bien avant celles de Léa S) et dont les exploits nous sont relatés sans exagération.
Artémis 1ere, reine d'Halicarnasse (5eme s.av. JC),
Ching Shih, piratesse de l'empire de Chine (1775/1844),
Dihya, guerrière berbère et reine de l'Aurès (8eme s ap.J.C),
Hangaku Gozen, guerrière samouraï au Japon (13 eme s. ap. JC),
Seh-Dong-Hong-Beh, célèbre amazone du Dahomey (1851 ...)
Timoclée, Thèbes (4eme siecle) combattante contre Alexandre le Grand.
Tome Gozen, samouraï (1157...)
Veleda, prophétesse germanique,
Zénobie, (3eme s.) Reine de Palmyre dont elle fit un foyer culturel et défia Rome en étendant son royaume à l'Égypte.
Je connaissais les amazones du Dahomey mais ignorais les autres et tant d'autres! C'est une partie documentée fort intéressante.
Un livre qui a beaucoup de mérites.


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