AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sandrinedurochat




Il y a quelques jours, j'attaquais ce roman noir et je vous expliquais être impressionnée par l'ambiance posée dès les 100 premières pages. Je réitère mon propos et je recommande ce roman à celles et ceux qui avaient aimé l'ambiance étouffante et caniculaire de l'Eté meurtrier, film de Jean Becker et dans lequel la brûlante Isabelle Adjani incendiait tout sur son passage. Dans le premier tiers de ce roman noir, c'est la même atmosphère et la même tension qui vous agrippent la gorge, alors même qu'aucune goutte de sang n'est versée ou qu'aucune violence n'est exercée.

Le pitch en deux mots :

Franck, 26 ans, sort de cinq ans de placard pour un braquage qui a mal tourné. Son frère aîné, Fabien est passé entre les gouttes, son frérot l'a couvert et a tout pris sur lui.
A sa sortie de prison, Franck est recueilli par Jessica, chaude comme la braise et accessoirement la petite amie de Fabien. Ce dernier est parti en Espagne faire du business et a demandé à Jessica et à sa belle-famille d'héberger Franck dans l'attente de son retour. Sauf que cette famille ressemble plus à un nid de crotales qu'à la belle-famille rêvée. Il y a Roland, un vieux caraque qui répare des voitures pour les fourguer à des gitans, Maryse, une vielle peau de vache flétrie et sournoise, Jessica leur fille, capable de vous sauter sur la braguette et dans l'instant suivant, vous planter une fourchette dans le ventre.
Fabien, lui, demeure injoignable. Au milieu de ces dingues, Rachel, la fille de Jessica, un ange de 8 ans, muette et mystérieuse, comme si elle en avait trop vu.
Cette intrigue se déroule, en pleine campagne au milieu d'une forêt dévorante et sous un soleil de plomb excitant les sens et chauffants à blanc les esprits. Franck est acculé, perçoit le danger sans l'identifier sous la surveillance inquiétante du chien de la famille, Goliath, « noir, le poil ras, bosselé de muscles, aux yeux fous et exorbités et tremblant d'une rage courant sous sa peau comme une électricité mauvaise. »

Pourquoi je vous le recommande :

Parce-ce que l'auteur excelle dans l'art de peindre des ambiances moites et poisseuses. Cette atmosphère étouffante au sens propre comme au sens figuré m'a mise sous tension et m'a tendue comme la corde d'un arc. Cette tension s'est ensuite dissipée quand les violences ont débuté et qu'un format plus classique de roman noir s'est mis en place.
L'auteur ne mise pas son roman sur l'intrigue qui semble prévisible mais bel et bien sur ce décor, ces personnages, cette chaleur sèche et poussiéreuse. Il ne décrit pas cliniquement la violence mais la contient, la suggère et la fait affleurer chez ces chiens avant qu'ils ne se transforment en loups.

Ces 100 premières pages sont une très grande leçon pour tout auteur qui veut se perfectionner dans son art!
Je comprends néanmoins la déception de lecteurs qui estiment la fin « inachevée » ou « ratée », mais je pense que là encore, Hervé le Corre a voulu suggérer plutôt que montrer ou décrire.
Bref, le mieux, c'est encore de le lire pour vous faire votre opinion.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}