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Critique de Esorlecram


Il faut prendre le temps de lire ce roman, pour s'imprégner pleinement de la poésie qu'il dégage. Poésie nostalgique, sombre, qui prend aux tripes car Le Clézio écrit magnifiquement.
J.M.G. possède des ancêtres mauriciens. C'est donc tout naturellement que Jérémie Felsen retourne dans cette petite île de l'océan indien pour y retrouver ses racines, sous prétexte d'une étude sur le dodo, cet affreux oiseau disparu, devenu symbole de l'île et preuve exemplaire de l'imbécillité humaine : on a abattu cet oiseau sans défense. Jérémie parcourt l'île pour retrouver des descendants de sa famille. Il écoute leurs histoires pleines de désillusions : le monde moderne a détruit cette île et ses endroits aux noms chantants : Rose Belle, Bois Chéri, Sauve Terre, Mon Trésor, Sans Souci, Sottise, Petit Paquet, Pomponnette. Bien sûr c'était le temps de l'esclavage et l'auteur ne manque pas de rappeler le sort cruel qui attendait ses victimes.
En alternance avec les chapitres décrivant la quête de Jérémie, Le Clézio donne la parole à un personnage mauricien, sorte de clochard repoussant défiguré par la syphillis. Il parle un français mélangé à du créole, un langage émouvant qui vient du coeur. C'est la partie la plus poignante du roman, car notre clochard, appelé dodo, est assurément aussi un sage.
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