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Critique de chrysalde
Il s'agit ici d'un livre qui accorde toute son importance au choix des mots pour définir le genre, le sexe … l'égalité des sexes?
L'autrice parle d'un roman. Je le vois plutôt comme un essai, une analyse sociologique sur ce qu'est être une petite fille en France dans les années 60, une adolescente dans les années 70, une jeune femme dans les années 80 …
Née dans une famille bourgeoise, où on désirait un garçon et où le patriarcat est dominant, être fille est une malchance. A l'époque, pas d'échographie … c'est la sage-femme qui annonce au papa (qui reste dans le couloir de la maternité en attendant la délivrance) le sexe de l'enfant. C'est un garçon, le père annonce avec fierté: j'ai un fils. Ici, la sage-femme lui annonce: c'est une fille … le père lui répond, déçu: ah, une fille … c'est bien aussi … le ton est donné.
Tout au long du livre, on va suivre le parcours de vie de Laurence, la deuxième fille du couple. le père, particulièrement malchanceux sera papa de trois filles. La première un "garçon manqué" … mais pourquoi ne dit-on pas une fille manquée quand il s'agit d'une fille qui se comporte à la garçonne? La deuxième Laurence qui sera le sujet central de ce livre. Quant à la petite dernière, elle ne vivra que quelques jours.
Laurence est entourée de femmes. Que ce soit à Rouen durant l'année scolaire ou à La Chaux durant les vacances. Mais bien qu'ils soient nettement inférieurs en nombre, les hommes de sa famille sont largement dominants. "Les femmes se taisent: on ne parle pas de ces choses-là, on lave son linge sale en famille".
Heureusement, dans les années 70 les mouvements féministes vont permettre aux femmes de commencer doucement à se libérer, à pouvoir choisir leur contraception, puis à avoir accès à l'avortement… et actuellement on constate une libération de la parole des femmes des années 2020 grâce au mouvement #metoo.
Un vrai grand coup de coeur pour ce livre magnifique. J'ai eu envie de noter des phrases, des paragraphes entiers tant les mots sonnent justes, tant leur poids est présent dans chaque paragraphe.
Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point le mot fille est chargé de sens péjoratif ou dévalorisant: rester vieille fille, allez chez les filles … tous ces sens contenus dans ce seul et même mot.
J'ai beaucoup réfléchi sur ma condition de fille née dans les années 60, fille unique … je me suis retrouvée souvent dans le personnage de Laurence, j'ai retrouvé ma maman, femme au foyer dans la description de la sienne, j'ai retrouvé le poids des conventions, l'importance du qu'en dira t'on … Puis j'ai réfléchi à ma propre maternité, mon premier enfant étant une fille … qui m'a donné récemment la joie d'être grand-mère … d'une petite fille … Pour moi, ma fille et ma petite-fille sont des bonheurs intenses, mais c'est la maternité le bonheur intense, que ce soit une fille ou un garçon, une petite-fille ou un petit-fils, …
Bref, si je pouvais donner 6 étoiles à ce livres, je les accorderais immédiatement.
L'autrice parle d'un roman. Je le vois plutôt comme un essai, une analyse sociologique sur ce qu'est être une petite fille en France dans les années 60, une adolescente dans les années 70, une jeune femme dans les années 80 …
Née dans une famille bourgeoise, où on désirait un garçon et où le patriarcat est dominant, être fille est une malchance. A l'époque, pas d'échographie … c'est la sage-femme qui annonce au papa (qui reste dans le couloir de la maternité en attendant la délivrance) le sexe de l'enfant. C'est un garçon, le père annonce avec fierté: j'ai un fils. Ici, la sage-femme lui annonce: c'est une fille … le père lui répond, déçu: ah, une fille … c'est bien aussi … le ton est donné.
Tout au long du livre, on va suivre le parcours de vie de Laurence, la deuxième fille du couple. le père, particulièrement malchanceux sera papa de trois filles. La première un "garçon manqué" … mais pourquoi ne dit-on pas une fille manquée quand il s'agit d'une fille qui se comporte à la garçonne? La deuxième Laurence qui sera le sujet central de ce livre. Quant à la petite dernière, elle ne vivra que quelques jours.
Laurence est entourée de femmes. Que ce soit à Rouen durant l'année scolaire ou à La Chaux durant les vacances. Mais bien qu'ils soient nettement inférieurs en nombre, les hommes de sa famille sont largement dominants. "Les femmes se taisent: on ne parle pas de ces choses-là, on lave son linge sale en famille".
Heureusement, dans les années 70 les mouvements féministes vont permettre aux femmes de commencer doucement à se libérer, à pouvoir choisir leur contraception, puis à avoir accès à l'avortement… et actuellement on constate une libération de la parole des femmes des années 2020 grâce au mouvement #metoo.
Un vrai grand coup de coeur pour ce livre magnifique. J'ai eu envie de noter des phrases, des paragraphes entiers tant les mots sonnent justes, tant leur poids est présent dans chaque paragraphe.
Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point le mot fille est chargé de sens péjoratif ou dévalorisant: rester vieille fille, allez chez les filles … tous ces sens contenus dans ce seul et même mot.
J'ai beaucoup réfléchi sur ma condition de fille née dans les années 60, fille unique … je me suis retrouvée souvent dans le personnage de Laurence, j'ai retrouvé ma maman, femme au foyer dans la description de la sienne, j'ai retrouvé le poids des conventions, l'importance du qu'en dira t'on … Puis j'ai réfléchi à ma propre maternité, mon premier enfant étant une fille … qui m'a donné récemment la joie d'être grand-mère … d'une petite fille … Pour moi, ma fille et ma petite-fille sont des bonheurs intenses, mais c'est la maternité le bonheur intense, que ce soit une fille ou un garçon, une petite-fille ou un petit-fils, …
Bref, si je pouvais donner 6 étoiles à ce livres, je les accorderais immédiatement.
