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Critique de Kittiwake


Cela commence par des confidences sur le divan. Celles d'une femme mûre, qui n'accepte pas volontiers de renoncer aux privilèges de la jeunesse, et en particulier à la séduction. Notre époque offre l'avantage de se construire des profils rêvés et aussi virtuels que sublimés. Mais la démarche de la narratrice est encore plus tordue que ça puisque le but initial avoué lorsqu'elle se crée un faux profil Facebook pour entrer en contact avec Jo, est de surveiller les agissements de son ex, Chris, avec qui il est ami. Jo, Chris, Jocrisse, ce n'est pas un hasard, si?
Sauf que Jo mord vraiment à l'hameçon et tombe raide dingue de la jeune brune sexy avec laquelle il croit échanger. de quoi péter les plombs que l'on soit grugeur ou grugé…

Rupture de narration avec la deuxième partie, qui donne la parole au psy qui recueillait les confidences de notre cyber-cougar, et qui avait dû faire l'impasse au cours de ses études sur le sujet du contre-transfert…

La construction est fort habile, car le discours discrètement délirant de la narratrice distille peu à peu les éléments d'une histoire machiavélique qui dépasse rapidement les acteurs, et les conduit à improviser des parades qui elles mêmes….. « Celui qui dit un mensonge ne prévoit point le travail qu'il entreprend ; car il faudra qu'il en invente mille autres pour soutenir le premier » dit Alexander Pope. A ce petit jeu là, rien d'étonnant que l'on soit dépassé par les événements.

La déstabilisation est un petit jeu qui semble convenir à l'auteur qui met en scène dans un troisième volet, une autre femme, qui exerce le métier d'écrivain, et anime des ateliers d'écriture dans l'établissement spécialisé qui accueille la narratrice……

Les personnages de ce drame psychologique sont ambigus à souhait, et c'est autour leurs fragilités qui s'élabore une intrigue psychologique assez envoutante.


Si l'on en croit Anatole France le mensonge  est un subterfuge qui apporte de la fantaisie aux hommes :  

« J 'aime la vérité. Je crois que l'humanité en a besoin ; mais elle a bien plus grand besoin encore du mensonge qui la flatte, la console, lui donne des espérances infinies. Sans le mensonge, elle périrait de désespoir et d'ennui ».

Et bien, quand Camille Laurens se saisit du procédé, on peut lui donner raison, car on ne s'ennuie pas une seconde sur ce court roman, bien écrit et captivant.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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