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Critique de ladesiderienne


C'est à 13 ans que Jacques le père de Marie, l'autrice, commence à lui dévoiler une partie de son passé. de Lattre n'est pas leur vrai nom, il s'agit de celui de ses grands-parents adoptifs, Pierre et Madeleine. Les vrais parents de Jacques, Frieda et Ismak Kogan, étaient juifs et ne revinrent pas des camps de la mort. Emprisonnés à Drancy et sachant leur fin proche, ils confièrent leur fils unique à leurs amants respectifs qui, par souci de respecter leur engagement, finirent par former ensemble une famille. En lui avouant ce secret qu'il porte comme une honte, Jacques fait promettre à sa fille de ne rien en dévoiler. Il faudra 20 ans à cette dernière pour se libérer de ce lourd fardeau et faire éclater la vérité au sujet de leur filiation.

C'est grâce à un travail de fourmi que Marie de Lattre a fait la lumière totale sur ce secret de famille. Elle a utilisé notamment la correspondance échangée entre les deux couples lorsque Frieda et Ismak étaient à Drancy, correspondance confiée par sa mère au décès de Jacques son père et que celui-ci avait toujours refusé de consulter. Elle s'est servie aussi des quelques photos d'avant-guerre retrouvées. En partant sur les traces de ses grands-parents dans les lieux où ils avaient vécu, elle a pu reconstituer ce passé que son père, malgré les souffrances occasionnées par ce silence, avait choisi de taire.

Si on fait l'impasse sur l'aspect un peu confus dans cette généalogie, qui peut traduire l'urgence ressentie par l'auteure à faire connaître la vérité pour se libérer du fardeau transmis par son père, cela donne un récit émouvant. L'amour filial est au coeur du texte, de même que la quête d'identité, et dans ce contexte historique précisément, bien sûr, le devoir de mémoire. 14/20 pour cette biographie familiale à l'angle de vue assez personnel mais qui apporte un témoignage de plus sur le poids des non-dits.
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