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Critique de Albertine22


le deuxième roman d'Harriet Lane affirme son goût pour les personnalités complexes et ambiguës. L'histoire se déroule à Londres de nos jours, il ne semble n'y avoir aucun lien entre Nina et Emma, deux femmes dans la quarantaine. La première est remariée à un architecte, mère d'une adolescente, ses toiles commencent à acquérir une certaine notoriété et elle jouit de cette aura que donne l'appartenance à une classe aisée et cultivée. Emma, après une carrière à la télévision, est actuellement à la maison où Christopher, son petit garçon et Cécily, son nourrisson, tour à tour la comblent ou l'épuisent. Tout à fait par hasard, à la sortie d'un magasin de spiritueux, Nina la voit et la reconnaît. "C'est elle. J'en suis presque sûre... L'émotion, de la découvrir ainsi devant moi après tout ce temps, me submerge avec une force implacable : avec une intensité comparable à la panique, ou à la passion. Je sens mes poings se serrer".



Dès la première page, nous savons que Emma a causé il y a très longtemps un préjudice terrible à Nina. Nous découvrirons par petites touches cet événement qui resurgit du passé et va amener Nina à entreprendre une vengeance subtile, insidieuse, d'une incroyable perversité. Elle n'a de cesse de se rapprocher d'Emma, de lui manifester des signes d'amitié pour mieux oeuvrer dans l'ombre, saper l'univers de cette dernière, lui infliger petites et grandes inquiétudes, petites et grandes humiliations. L'auteur nous permet de découvrir le double jeu du personnage en alternant les points de vue. Les mêmes situations sont racontées par Nina et Emma. le lecteur voit "le bourreau" agir dans l'ombre quand Nina nous raconte ce qu'elle manigance. Il est d'autant plus mal à l'aise quand c'est au tour d'Emma de lui présenter la scène et que Nina, loin d'apparaître comme un monstre, endosse le rôle de la sauveuse.



le lecteur est vite happé par l'histoire, il suit cette femme, qui semble saine d'esprit, glisser vers la pente du mal absolu et il sent tellement impuissant. le passé ou plutôt quelques jours l'été de ses dix-sept ans, l'ont marquée à tout jamais et il faut que quelqu'un paie...



Un deuxième roman très réussi, aussi vénéneux que le premier !
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