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Critique de annerozenberg2


Koja, Hub et Ev. Deux frères qui accueillent sans le savoir une petite orpheline juive dans leur fratrie. Plus tard, bien plus tard, ils l'épouseront chacune à leur tour, leur amour pour elle, nourrissant les ressorts dramatiques de l'immense roman qu'est La fabrique des salauds de Chris Kraus. Immense par la taille – 900 pages – mais surtout par le propos, 50 d'histoire – de 1920 à 1970 – d'une famille allemande de Lettonie et de l'Allemagne.

Comment devient-on un nazi, puis le plus sombre des salauds, quand on est comme Koja peintre, amateur d'art et très paresseux? Par opportunisme d'abord, puisque la SS paie bien et que la famille n'a plus aucun revenu. Les deux frères s'engagent, Hub plus convaincu que Koja et s'efforçant tout au long de la guerre de protéger son jeune frère. Koja devient espion au service des SS, et dans un tour de passe-passe continue de l'être pour l'Allemagne fédérale, la Russie et même le Mossad. le tendre jeune homme devenant un monstre froid qui ne recule devant aucune traîtrise même quand elles touchent les êtres qui lui sont le plus proches.

Plus que la partie de la guerre elle-même qui a déjà été maintes fois racontée, c'est la reconstruction de l'Allemagne après la guerre que j'ai trouvée la plus intéressante, les anciens nazis se retrouvant dans tous les rouages du pouvoir.
Le roman est passionnant et addictif. Une fois commencée la lecture du long monologue que Koja vieux et blessé, adresse à son voisin de chambre d'hôpital, un hippie très vite horrifié, impossible d'arrêter sa lecture.

Verdict: c'est magistral, tout simplement. Un tout grand roman qui marquera la rentrée littéraire 2019 de son empreinte, comme il m'a profondément marquée, moi.










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