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Critique de Emnia
J'ai découvert avec Skin (Corps outragés en VF) une auteure qui pourrait bientôt compter parmi mes favorites.
J'ai abordé le roman en audio, un format que j'aime particulièrement et qui me semble très bien adapté au style de l'auteure, à son écriture tout en éclats, en impressions fugitives, fragments d'images, de sons, d'odeurs ou matières jetés pêle-mêle dans un texte qui, bien qu'écrit à la troisième personne, n'est jamais loin du monologue intérieur.
Point de fantastique ici, ou de science-fiction, mais un univers dans lequel l'art introduit graduellement une évocation de l'enfer. D'abord à travers les sculptures métalliques bientôt devenues machines de Tess, dont la naissance suscite des images récurrentes de métal en fusion, et presque autant de brûlures sur le corps de l'artiste ; puis par le biais des scènes chaotiques et violentes de performances artistiques collectives aux allures d'apocalypse ; enfin via les tortures de plus en extrêmes auxquelles les corps, celui de Bibi, l'amie, l'ennemie, l'amante, et ceux de ses suiveurs vont être soumis.
Pour les personnages, l'art est une nécessité, une évidence, ce à quoi leur temps, leur peu d'argent, leur force, leur esprit, leur corps sont dévolus. L'auteure les montre vivre pour créer autant que créer pour vivre, au risque de se perdre dans un dédale né de leurs obsessions. Leurs sentiments, leurs relations, comme l'évolution de ces derniers dépendent directement de leurs créations, de leur vision de ce que l'art doit être ou non, des limites qu'ils s'imposent ou franchissent.
Skin est l'exact inverse d'un roman à suspense. Tout ce qui s'y produit est soigneusement préparé, annoncé. J'ai vu l'histoire se dérouler sous mes yeux comme j'aurais regardé les quelques secondes précédant un crash automobile au ralenti. Il y a quelque chose de dur et d'infiniment triste dans cette inéluctabilité, c'est peut-être l'une des forces de l'ouvrage.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
J'ai abordé le roman en audio, un format que j'aime particulièrement et qui me semble très bien adapté au style de l'auteure, à son écriture tout en éclats, en impressions fugitives, fragments d'images, de sons, d'odeurs ou matières jetés pêle-mêle dans un texte qui, bien qu'écrit à la troisième personne, n'est jamais loin du monologue intérieur.
Point de fantastique ici, ou de science-fiction, mais un univers dans lequel l'art introduit graduellement une évocation de l'enfer. D'abord à travers les sculptures métalliques bientôt devenues machines de Tess, dont la naissance suscite des images récurrentes de métal en fusion, et presque autant de brûlures sur le corps de l'artiste ; puis par le biais des scènes chaotiques et violentes de performances artistiques collectives aux allures d'apocalypse ; enfin via les tortures de plus en extrêmes auxquelles les corps, celui de Bibi, l'amie, l'ennemie, l'amante, et ceux de ses suiveurs vont être soumis.
Pour les personnages, l'art est une nécessité, une évidence, ce à quoi leur temps, leur peu d'argent, leur force, leur esprit, leur corps sont dévolus. L'auteure les montre vivre pour créer autant que créer pour vivre, au risque de se perdre dans un dédale né de leurs obsessions. Leurs sentiments, leurs relations, comme l'évolution de ces derniers dépendent directement de leurs créations, de leur vision de ce que l'art doit être ou non, des limites qu'ils s'imposent ou franchissent.
Skin est l'exact inverse d'un roman à suspense. Tout ce qui s'y produit est soigneusement préparé, annoncé. J'ai vu l'histoire se dérouler sous mes yeux comme j'aurais regardé les quelques secondes précédant un crash automobile au ralenti. Il y a quelque chose de dur et d'infiniment triste dans cette inéluctabilité, c'est peut-être l'une des forces de l'ouvrage.
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