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Critique de Seijoliver


Les éditions Amsterdam poursuivent la publication des écrits de Takiji Kobayashi, écrivain et militant communiste, puisqu'àprès le propriétaire absent en 2017, où il dénonçait la responsabilité des banques dans la pauvreté des paysans, voici, toujours dans une traduction de Mathieu Cape, le 15 mars 1928.
Le texte tire son titre de la grande vague de répression menée à partir de cette date, le 15 mars 1928, dans tout le Japon : plus de 1600 militants seront arrêtés. Mais, c'est déjà depuis quelques années qu'une répression féroce touche les milieux anarchistes et communistes : l'état japonais se militarise et se totalitarise, surveillant, poursuivant les groupes de gauche.
Kobayashi écrit son texte quelques mois seulement après ces arrestations. Il paraîtra en revue à la fin de l'année 1928, revue qui sera vite saisie !

Le livre raconte l'arrestation, à leur domicile ou au local syndical, de militants, leurs attentes en cellule, la violence des interrogatoires (les « méthodes proprement démentes des autorités »), jusqu'à leur transfert dans une prison.
Mais, si l'auteur réagit à chaud aux évènements pour mieux les dénoncer, s'il se base sur des informations de première main, lui qui vit, milite, et fréquente les syndicats ouvriers, le récit, pour documenté qu'il soit, est bien une oeuvre de fiction finement construite.
Fidèle à l'un des principes de la littérature prolétarienne, le héros collectif, le roman décrit la répression politique qui s'abat non pas sur un individu-personnage principal-, mais sur les différents membres d'un syndicat : Ryûkichi, l'ancien instituteur, renvoyé de son école, pour ses activités syndicales ; Sata, l'employé de bureau, vivant avec sa mère qui ne rêve pour lui que d'un travail salarié ; Kudô et sa femme O-Yoshi, qui vivotent de petits boulots ; le jeune Watari, ou les plus expérimentés Suzumoto, Ishida, Saito
La lutte n'est pas individuelle : « ils étaient un tank » écrit Kobayashi.
Plusieurs personnages, dont cette épreuve interroge l'engagement et les convictions (Kobayashi parle de « passion »), plusieurs points de vue, dont celui aussi de la femme ou de la fille de Ryûkichi font de ce récit plus qu'un texte de propagande.
Les interrogatoires sont violents, leur description réaliste. L'auteur insiste sur le sacrifice des ces militants « pour paver le chemin de ceux qui viendraient après eux ». Les graffitis laissés sur le mur des cellules indiquent la route et la méthode : « A pleurnicher tout le temps, on gagnera jamais ! Frères ! Avant tout, donnons-nous la main ! Il faut rester main dans la main, fermement ! »
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