« Attention aux Kilos ! »
De nos jours, beaucoup se demande comment arrêter cela. Quel moyen utiliser pour perdre du poids et au plus vite, avoir les plus belles formes pour l'été, éliminer cet excès de graisse emmagasinée durant l'hiver,... Mais ici, la nature va à l'envers car la question est justement:
Comment CESSER de mincir.
Le héro, Billy Halleck, s'est attiré les foudres des gitans en écrasant par accident l'une des leurs. Avocat de profession, et membre du country club, celui-ci a de nombreuses relations et se fait relaxer sans la moindre peine, ni la moindre amende. Affaire classée. N'en déplaise au chef des gitans, qui en vient face à lui et profère un unique mot, une parole, une malédiction, un maléfice.
Même si l'adaptation respecte les lignes principales du roman, ne vous y fiez pas. le personnage de Billy, est bien plus intéressant et appréciable à travers le bouquin que dans le film. Même si j'avouerais, avec toute sincérité, m'être d'avantage intéressée à un personnage tiers.
En ce qui concerne mes « notations », sur la barre de 5 étoiles, je suis très très sévère. Je ne mets pratiquement jamais la note maximale à un roman, même lorsque je l'ai adoré ! Pour moi... le 5/5, c'est le summum, le saint Graal. Rare... aussi rare que le grand amour!
Revenons à notre Billy... atteint d'une malédiction visant à le faire maigrir quoi qu'il fasse, quoi qu'il mange, peu importe le nombre de Kcal ingurgité. Celui-ci (honteusement) obèse dans les débuts, perd chapitre par chapitre, ce poids disgracieux. Si au début cela le réjouit, la parole du gitan reste et demeure. Et rapidement les questions surgissent.
« Est-il possible que... cela existe?»
Sa femme le délaisse, lui tourne le dos, ne l'épaule pas comme le devrait VOTRE moitié. Un amour dont on n'attendrait tellement +. Une personne qui vous suivrait jusqu'à vos plus hautes folies, qui jamais ne vous regarderait avec crainte et mépris. Une personne qui vous fasse suffisamment confiance pour risquer de tomber avec vous, vaille qui vaille ! Ensemble quoi qu'il advienne. ( ❤ )
Sa fille, qui est tout pour lui, s'inquiète de son état. Son entourage, commence à jaser, les problèmes n'arrivant jamais seuls, il réalise qu'il n'est pas le seul à avoir été victime d'un sort. Il n'a d'autre solution que de retrouver la bande de gitans, et de présenter ses excuses. le voila donc sur les routes, de plus en plus faible, ressemblant bientôt à une bête de foire, les côtes saillantes, les pommettes creusées, y arrivera-t-il ? Les rattrapera-t-il?
Sa vie en dépend.
Mais quand tout le monde semble l'avoir abandonné, une personne, une ancienne relation, va lui tendre la main et l'aider dans sa quête de "justice", hm.
Le scénario est très bien mené, il n'y a aucun passage trop « lourd » comme on peut souvent le reprocher à Stephen King. le chapitrage est original avec le nombre de KG, quant à la leçon de l'histoire, elle donne à réfléchir. Une note sur le racisme habituel, et une sur l'abus de consommation. Voir une personne s'empiffrer à ce point, ne donne guère envie de se taper un casse-croûte ! Personnellement, je passe mon tour!
Je n'ai pas nécessairement adhéré à la fin de l'histoire. Ou plutôt, je n'ai pas compris le choix du héro. C'est un avis personnel, et les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais Halleck en a payé le prix fort. L'addition sévère d'un choix final, nourrit de rancoeur, de colère et d'amertume,... et la sentence fut délicieuse.
« Pas de match nul », aurait-il dû mieux comprendre.
L.G
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« Faut que je réfléchisse à tout ça, William. Faut que je gamberge un bon coup. Et pour ça, j’ai besoin d’avoir l’esprit serein. Cette histoire est un vrai sac de nœuds, et je ne pourrai pas avoir des idées claires dessus tant que je serai à cran comme je le suis. Rien qu’à vous regarder, ça me met dans tous mes états, paisan. Ça me donne envie de lui arracher la queue, à votre zèbre, et de la lui enfoncer dans le trou qu’il a à la place du nez. »
C’est facile de rejeter la faute sur quelqu’un. C’est facile de se venger. Mais lorsqu’on regarde les choses d’un peu plus près, on ne tarde pas à s’apercevoir que les événements sont liés par une chaîne subtile de causes et d’effets, et que parfois ils se produisent quasiment d’eux-mêmes.
- Comment va votre main ? demande Ginelli.
- Mieux, fit Billy.
En un sens, c'était un mensonge. Il avait atrocement mal. Pourtant, d'une certaine manière, c'était vrai aussi. La présence de Ginelli le calmait plus que l'Empirine, plus même que le Chivas. On souffre toujours plus quand on est seul. Cette constatation l'amena à penser à Heidi. C'est Heidi qui aurait dû être là avec lui à la place de ce truand, mais Heidi n'était pas là. Elle était restée à Fairview, refusant obstinément de regarder la réalité en face, car si elle l'avait ne fût-ce que partiellement admise, cela l'aurait peut-être obligée à évaluer l'étendue de sa propre culpabilité. Or, Heidi n'était pas prête à se colleter avec sa mauvaise conscience. Billy en avait gros sur le coeur. Comment Ginelli avait-il exprimé cela ? Pour moi, un con, c'est quelqu'un qui ne croit pas à ce qu'il voit. Il s'efforça de se vider le coeur de cette amertume qui l'empoisonnait. Après tout, Heidi était sa femme. Elle croyait sincèrement agir au mieux de ses intérêts... Oui, elle faisait cela avec les meilleures intentions du monde. L'amertume reflua, mais sans pour autant disparaître.
Ces histoires-là, ça n'a pas de fin. On finit même par oublier comment elles ont commencé. D'abord, on en discute à perte de vue, mais au bout d'un certain temps plus personne n'est capable de démêler les torts des raisons, et d'ailleurs tout le monde s'en fiche. On continue, c'est tout. Chacun rend la monnaie de sa pièce à l'autre. Oeil pour oeil, dent pour dent. Ils nous en tuent un, on leur en tue deux. Ils nous bombardent un aéroport, on leur fait sauter une école. Et le sang coule à flots. Oui, des torrents de sang. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, n'est-ce pas? Le sang...
Si tu traites mon ami William de porc, je te traiterai de pouffiasse, dit Ginelli. Pouffiasse! Ta mère est une pute, ton père un pédé qui torche des culs avec sa langue dans les toilettes publiques.
« Holly » de Stephen King, traduit par Jean Esch, lu par Colette Sodoyez l Livre audio