Une lecture incroyable au début, mais qui selon moi, finit par se perdre dans les longueurs et le rocambolesque.
Après avoir enchaîné pas mal de nouvelles de l'auteur, j'ai eu envie de lire un de ses romans.
Désolation m'a fait de l'oeil, je l'avais déjà commencé il y a quelques années, sans être allé au bout (sans raison particulière). Il m'avait laissé un bon souvenir, je suis donc partie sur celui-ci. La mise en place de ce roman est une réussite, dès le début, ce flic aux allures démoniaques suscite l'intérêt du lecteur. L'ambiance aussi oppressante qu'angoissante contribue à cette envie de savoir où toute cette histoire va mener, et je dois avouer que j'ai eu pas mal de sueurs froides. C'est glauque au possible, pour ceux qui n'aiment pas les cadavres, les meurtres violents et les rites étranges mêlant viscères et boyaux, passez votre chemin, car ici,
Stephen King ne lésine pas là-dessus. Pour ma part, j'ai apprécié cet aspect sombre du roman, ça montrait que finalement nul n'était à l'abri et que tout pouvait arriver, même le pire. Tout était donc imprévisible. J'ai également beaucoup aimé le panel de personnages qui nous est proposé, même si toute l'action se déroule dans la ville de
Désolation, leur diversité fait que l'on ne ressent pas d'effet huis clos, c'était très intéressant. Ils sont tous autant attachants que détestables, et j'ai pris un certain plaisir à suivre leurs aventures, même si des choses m'ont un peu tiqué dans certains comportements que je trouvais un peu sexiste (ce livre date, c'est pourquoi je n'en ai pas tenu rigueur). Globalement, je dirais que pendant un tiers du livre, j'étais happée par l'histoire, entre effroi et curiosité, je trouvais le tout très bien ficelé, ça partait sur une excellente lecture.
Malheureusement, passé ce tiers, j'ai ressenti beaucoup de longueurs, ça n'en finissait pas avec les digressions, l'action finit par stagner à un point culminant, c'était vraiment frustrant. On a une succession de discussions et réflexions qui alourdissent le texte, sans compter les flashbacks qui se sont révélés bien trop nombreux. Alors oui, tout n'est pas à jeter, certains ont été utiles pour comprendre la personnalité des personnages et leurs liens, mais aussi pour peaufiner l'univers, expliquer le pourquoi du comment cette entité - Tak - règne à
Désolation. Mais c'était vraiment trop long, le livre est déjà un beau pavé, alors si l'auteur ne retire pas le superflu, ça devient un peu compliqué.
Aussi, je n'ai pas apprécié la dimension religieuse qu'a prise l'intrigue, autant ça ne me dérangeait pas au départ, je trouvais même que ça contribuait à parfaire cette ambiance mystique, autant, j'ai fini par trouver ça excessif et manichéen. J'en suis venue à regretter ce début incroyable qui m'avait plongée dans un effroi sans pareil. Je suis vraiment déçue par la direction que
Stephen King a choisie, le dénouement devient tout bonnement rocambolesque, et ça j'ai dû mal dans les romans. En film, à la rigueur ça peut passer, mais à l'écrit, pour moi ça ne l'a pas fait du tout. J'aurais préféré que ça reste plus terre-à-terre avec un psychopathe, ou alors, garder l'idée d'entité sans forcément aller aussi loin dans le « tiré par les cheveux ».
En bref, un début prometteur, mais une évolution qui tend vers de trop nombreuses longueurs et un scénario invraisemblable.
Stephen King me déçoit rarement, mais là, force est de constater que c'est le cas et j'en suis la première déçue surtout quand on s'enquille près de 900 pages. Je retenterai le coup avec un autre de ses romans, mais en me méfiant de l'épaisseur du livre cette fois !