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Critique de sandrine57


La perspective d'espionner son employeur pour le compte d'un flic cubain ne lui souriant guère, Bernie Gunther décide de mettre les voiles vers Haïti. Grave erreur ! Il est intercepté par la CIA, envoyé à New York puis Berlin. La guerre est finie depuis maintenant neuf ans mais Bernie est toujours un nazi recherché pour crimes de guerre. Les Américains sont prêts à composer avec ce fait, à condition qu'il les aide à mettre la main sur Erich Mielke, le numéro deux de la Stasi. Et ils ne sont pas les seuls à voir en lui une source d'informations de premier ordre. Les services secrets français aimeraient eux aussi profiter de certains renseignements. Interrogés, menacés, manipulés, Bernie parle, se raconte et raconte son pays, la guerre, les SS, ses liens avec Heydrich, les camps de prisonniers en URSS, sa rencontre avec Mielke. Rattrapé par son passé, le flic berlinois ne dit pas tout ; le but étant de sauver sa peau sans se renier.

Ce septième opus des aventures de Bernie Gunther nous fait voyager dans le temps (1954/1931/1940/1945/1946) et dans l'espace (Cuba, Etats-Unis, Allemagne, France, URSS).
On y retrouve l'ex-flic berlinois en mauvaise posture (comme souvent), considéré par les Alliés comme un criminel de guerre. Une situation peu enviable qui permet à Philip Kerr de démontrer l'hypocrisie de ces mêmes Alliés, prêts à tous les compromis pour quelques informations. En 1954, les Allemands sont certes toujours considérés comme des monstres, mais le nouvel ennemi se situe à l'Est. Alors on peut libérer un nazi sans sourciller s'il a des renseignements sur les intentions des soviétiques.
L'Allemagne est exsangue, Berlin occupé, les prisonniers de guerre rentrent au pays en héros et Bernie reste fidèle à lui-même…loyal, méfiant, cynique. On en apprend davantage sur ses activités durant la guerre, son passage sur le front de l'Est, ses remords d'avoir fait exécuter des communistes, son refus de tuer des juifs.
Encore une fois, Philip Kerr nous offre une formidable leçon d'Histoire, sans manichéisme, nous donnant à voir, aussi bien les souffrances des Allemands que la collaboration active des Français…
Un tome sombre et passionnant.
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