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Critique de Nastie92


Lors de la dernière opération Masse critique, j'ai vu le dernier livre de Maylis de Kerangal : Kiruna.
Kiruna ? Connais pas !
L'auteur étant parmi mes valeurs sûres, je coche ce nom mystérieux sans chercher à savoir quoi que ce soit.
Et j'ai bien fait !
Maylis de Kerangal m'a emmenée en promenade à Kiruna et ce fut un grand plaisir de la suivre.
Kiruna, c'est une ville. Kiruna, c'est une mine.
C'est une ville bâtie sur une mine.
Kiruna est à dix-sept heures de train de Stockholm, dans le grand nord de la Suède, en Laponie suédoise.
C'est le bout du monde. C'est un autre monde.
Située dans une zone géographique aux conditions climatiques terribles, Kiruna n'aurait jamais dû voir le jour. D'ailleurs, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, la ville n'existait pas. Kiruna ne doit son existence qu'à son sous-sol qui contient un gisement de fer d'une quantité et d'une qualité exceptionnelles.
Kiruna est une ville à part, une curiosité.
Maylis de Kerangal est allée à Kiruna et en a rapporté une sorte de carnet de voyage.
Elle raconte ce qu'elle a vu, mais pas seulement, car son texte se déguste par les cinq sens : à travers ce qu'on lit, on voit la ville, mais on l'entend, on la sent, on la touche et on la goûte aussi. C'est un festival de sensations.
Par petites touches, Maylis de Kerangal nous fait comprendre Kiruna, nous fait ressentir cette ville unique. Cette ville et ses habitants.
Pour écrire, elle utilise un langage précis, millimétré. Une très belle langue, généreuse et poétique.
Cette écriture que j'aime dans ses romans convient parfaitement au reportage dont il est ici question.
Jugez vous-mêmes : "J'ai voulu descendre dans la mine, passer la tête sous la peau de la planète comme on passe la tête sous la surface de la mer afin d'entrer dans une autre réalité aussi déterminante et invisible que l'est l'intérieur d'un corps humain. J'ai voulu vivre cette expérience, j'ai voulu l'écrire. Je suis partie à Kiruna."
Maylis de Kerangal réussirait à mettre de la poésie dans une notice de montage d'un meuble Ikea !
Je n'ai qu'un seul regret, la brièveté du texte. Cent quarante-six petites pages, et au revoir Kiruna. Mais ces pages sont intenses, et Kiruna vaut largement le déplacement.
Un grand merci à Babelio pour son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions La Contre Allée pour ce livre. Si le contenu m'a enchantée, le contenant n'est pas en reste : un très bel objet dans un tout petit format parfaitement adapté, comme un petit carnet.
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