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Critique de POY1


Tony Judt était un universitaire britannique, historien, décédé en 2010. Retour sur le XXème siècle est un recueil d'articles qu'il a rédigés et diffusés dans divers journaux anglo-saxons.

Tony Judt se dépeint ainsi dans l'un de ses billets : « J'ai reçu une éducation marxiste […] Parents et grands-parents étaient imprégnés de tous les postulats et d'une partie de la foi [juive] qui façonnèrent le mouvement socialiste européen à son apogée, […] ma famille était viscéralement anti-communiste. [p.162] ».

Ainsi brossé son portrait, on comprend que ce spécialiste de l'Histoire européenne ne porte pas dans son coeur les hérauts affirmés de la gauche communiste, marxiste, trotskiste et autre maoïste de l'après-guerre, et en premier lieu Jean-Paul Sartre.

Autre idéologie dans son viseur, l'ultralibéralisme conservateur à la sauce américaine qui prône le faite ce que je dis mais pas ce que je fais, en grand donneur de leçons puritaines comme les premiers pèlerins dans le Nouveau monde. de même, malgré une jeunesse kiboutzienne, Tony Judt n'appréciait pas la gouvernance politique d'Israël, depuis 1967, usant de la Shoah pour justifier ses propres exactions.

Les essais de ce recueil sont répartis par thèmes. Un premier groupe porte sur les intellectuels qui ont marqué le XXème siècle. D'abord les intellectuels juifs, Koestler, Primo Levi, Sperber et Arendt qui réussissent leur examen de passage devant Judt. Les portraits suivants passent avec peine, comme celui de Camus. Quant aux derniers, c'est un massacre littéraire qui ne mérite pas de remarque.

Ensuite, nous trouvons des essais sur des pays qui semblent caractériser pour Judt l'état des Etats de la fin du siècle dernier : France, Grande Bretagne, Roumanie et Israël.

Enfin la dernière partie rassemble des critiques de livres portant sur des évènements du (demi) siècle de puissance américaine : la Crise de Cuba, la Guerre froide et surtout Kissinger, qui lui aussi subit des critiques en règle qui ont pour but de montrer que le diplomate n'était qu'un imposteur égocentrique à l'origine de nos maux actuels.

Ainsi, au début de ma lecture, j'ai apprécié les essais de Judt pour leur anticonformismes. Ils étaient ironiques, certes, voire cyniques. Puis à la moitié du livre, je me suis retrouvé dans « Réglement de comptes à OK Corral ». J'ai trouvé alors l'auteur présomptueux, hautain, presque méchant. Pourtant, certaines remarques et analyses restent judicieuses. C'est dommage, alors qu'en introduction, Judt écrit « Nous croyons avoir appris suffisamment du passé pour savoir que nombre des vieilles réponses ne marchent pas et sans doute est-ce vrai. Mais ce que le passé peut réellement nous aider à comprendre, c'est l'éternelle complexité des questions [p.14] ».
Vraiment dommage !
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