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Critique de Latulu


Neighian est une dark fantasy à l'univers riche et complexe, portée par une magnifique écriture, mais non exempte de défauts qui risquent de décourager de nombreux lecteurs.

L'Union regroupe les représentants de toutes les nations, un immense territoire peuplé de créatures différentes : humains, vampire, loups-garous, elfes, stygia, trolls, ...
La paix déjà fragile entre les factions est menacée lorsqu'un elfe tue le dominant des loups-garous.
Afin d'éviter des règlements de comptes sanglants entre les deux ethnies, Heltia, une Neighian, sorte de protecteur de l'Union, est envoyée en mission. Elle doit atteindre un territoire excentré où vivent les sirènes, seule voix en mesure de condamner ou d'innocenter les elfes.

Le point fort du roman est, selon moi, l'écriture de Louise Jouveshomme, très descriptive et poétique. Et paradoxalement, ce style particulier est également le défaut majeur du roman.
Pendant une bonne partie du récit, le lecteur suit Heltia dans son périple qui consiste à traverser des villes et à nous donner une idée exhaustive de l'univers. Les cités deviennent des personnages à part entière tant leur description sont longues et approfondies.
Exemple : la ville s'est assise par-dessus les flots du fleuve gris, avec toute la grâce d'une demoiselle au-dessus d'un pot de chambre. Jupons relevés, elle laisse courir l'eau sous elle […]

Le texte est donc dense et nécessite une bonne concentration.

J'aurais aimé retrouver le même soin pour l'intrigue. Certes, c'est un premier tome qui initie le lecteur à l'univers mais j'ai le sentiment que les 545 pages du roman auraient tenu sur 300 et quelques tant l'intrigue et les péripéties qui en découlent ne prennent vraiment corps que sur les 100 dernières pages. Tout le reste pourrait être qualifié de remplissage par des lecteurs que la richesse du vocabulaire et du processus de personnification des villes pourraient lasser. D'autant plus que j'ai l'impression que l'autrice se moquait un peu d'elle-même et de son pavé lorsqu'au détour d'une phrase, elle se permet de résumer son récit via la voix de son héroïne : « Envoyez deux sicans jouer les émissaires, faites quelques sacrifices pour sauver les apparences et on pourra tous se mettre sur la gueule la conscience tranquille ». Ouais Heltia, elle, n'est pas du tout dans la poésie ;-)

C'est une lecture que j'ai savourée, plus qu'appréciée, en grande partie grâce une poésie des mots très soignée et assez inattendue dans un tel univers.
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