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Critique de traversay


Un mot n'est jamais dit dans Sa préférée, le premier roman de Saraj Jollien-Fardel, celui de résilience, et pour cause, elle ne peut exister pour Jeanne, l'héroïne et la narratrice d'une histoire terrible et par moments presque insupportable. Tout vient de l'enfance, dans un petit village du Valais et d'un père alcoolique d'une violence inouïe envers sa femme et ses deux filles. Sans entrer dans le détail, il est nécessaire de préciser que certains passages du livre sont très difficiles à lire. Mais à mesure que Jeanne s'éloigne de cette atmosphère délétère et essaie de se reconstruire, sa guérison éventuelle ne résiste pas à des deuils directement liés à son monstre de père. le lecteur ne souhaite qu'une chose : qu'elle remonte la pente, mais ... Malgré quelques amitiés, malgré une histoire d'amour incandescente, malgré les heures apaisantes à nager dans le Léman, ce lac clément, Jeanne va t-elle couler à pic, elle qui est la fille du monstre et que la culpabilité ronge, incapable de se donner une chance d'oublier ? Jusqu'au dénouement, que l'on voudrait tout autre, l'on s'agrippe au récit comme à un morceau de bois au milieu de l'océan, avec l'espoir chevillé au corps. Dire que ce roman est dur relève de l'euphémisme, porté par un style à la fois direct et délié. Aucun mot ne semble de trop, l'auteure avouant d'ailleurs avoir retravaillé son texte encore et encore. Pour un résultat étouffant mais haletant qui, au-delà de l'intrigue, est aussi un hymne à la belle rudesse des paysages de la Suisse romande.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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