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Critique de le_Bison


Clara revient sur sa terre d'Irlande. Profitant d'une éclaircie, un court rayon de soleil entre deux gros nuages noirs, elle se promène, l'air d'oublier sa douleur, l'air marin d'un vent chargé en iode, jusqu'au bord de la falaise. Elle respire, plonge son regard tout en bas, dans l'écume blanchâtre qui fouette la rive sauvage. Lar y promène en même temps son gros chien, le poil mouillé de ces pluies incessantes. Il s'approche de Clara, avec un triste pressentiment : tout corps au bord d'une falaise a envie d'y plonger. Mais Lar, au fond de lui, a le coeur et l'âme tout aussi meurtris…

Ces deux personnes transpirent la tristesse. Je les regarde dans les yeux et je verse des larmes. Tavernier, verse-moi plutôt une larme de Connemara ! Sláinte ! A l'éternité ! Sentir la tourbe dans ce verre, dans ce pub au néon doucement illuminé. Clara et Lar assis à la table d'à côté, se tiennent la main, se regardent, s'écoutent. Dans un autre monde, il y aurait matière à écrire une histoire d'amour, sur le saxo de Candy Dulfer et la voix de van Morrison. Mais là, je perçois trop de tristesse pour continuer à avancer, et c'est aussi ça qui est beau, puisque ce n'est que de la littérature, de sentir toute cette peine enfouie au coeur de chacun. Reste une histoire de deux solitudes qui se croisent au bord d'une falaise, presque prêts à franchir le pas vers le précipice. Et pendant ce temps-là, à l'extérieur du pub, il continue de pleuvoir, toujours et encore, comme la vie, comme le chagrin qui ne s'effacera pas.
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