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Critique de Newsorleanswebradio


Ce livre a été présenté par les bibliothécaires de la médiathèque d'Orléans. Je ne connaissais pas cette auteure coréenne, mais j'ai tout de suite été intéressée par le sujet et attirée par l'image de couverture qui évoque la jungle tropicale.

Sur la 4e de couverture, on peut lire :
« Jin-yi consacre sa vie à l'étude des primates. Un soir, elle participe au sauvetage d'une bonobo échappée d'une villa en flammes et, alors qu'elle la tient sur ses genoux dans la voiture qui les ramène au Centre d'étude des primates, un accident la projette à travers le pare-brise et une étrange fusion s'opère : tandis que son corps est emmené à l'hôpital, entre la vie et la mort, l'esprit de Jin-yi se réfugie dans le corps de la petite bonobo. Ainsi commence une fascinante coexistence entre ces deux êtres.
La romancière livre un récit captivant qui nous tient en haleine du début à la fin. Mais la vraie originalité de son roman est de déplacer les frontières entre humain et animal en nous faisant pénétrer dans l'univers et la sensibilité des bonobos.
Un dialogue bouleversant sur le désir de vivre et la mort, sur les liens plus justes que nous voulons établir avec les autres êtres vivants ainsi qu'avec nous-mêmes. »

L'auteure voulait écrire sur les derniers jours de la vie d'une femme. Alors qu'elle est dans le coma, où se trouve son âme ? Dans ce livre, elle avait envie de raconter le choix d'un être humain face à la mort et, en même temps, une aventure à la recherche du dernier espoir de la vie. Mais elle ne voulait pas que ce soit une histoire lourde et déprimante. Elle a imaginé qu'un être vivant qui ne soit pas humain, mais d'une espèce pas trop éloignée de l'espèce humaine, pourrait servir d'enveloppe physique à son héroïne. D'après le primatologue Franz de Waal, le bonobo est le plus proche de l'ancêtre commun aux chimpanzés, aux bonobos et aux humains. Aussi, elle a dû faire de nombreux déplacements, car le bonobo n'a jamais été introduit en Corée, et a obtenu l'aide de zoologues dont elle a appris le respect envers toute forme de vie.

Et ce livre est une réussite. Écrit au présent et à la première personne, il donne la parole à Kim Minju, un homme jeune qui vivait encore chez ses parents, sans travailler, sans but et que son père a chassé de la maison et à Jin-Yi, « la gentille soigneuse » au Centre d'étude des primates. Plus qu'une histoire fantastique, ce livre questionne sur l'humanité, le respect de la vie, la peur, la mort, la maltraitance. L'action se déroule dans la Corée contemporaine où les habitudes, les instances, l'organisation sociale sont bien décrites en fonction des besoins. D'ailleurs, l'atmosphère, l'attitude des protagonistes face aux aléas et à la mort sont typiques d'une philosophie orientale bien différente de nos approches occidentales plus terre-à-terre.

Que l'esprit de Lee Jin-yi et celui de Jin, la petite bonobo, cohabitent dans le cerveau de Jin ne gêne en rien : on ne cherche pas la vraisemblance. On est emporté par l'action et on ressent de l'empathie pour les personnages. À aucun moment je n'ai lâché ce livre, écrit avec finesse, respect et poésie. Régulièrement, on est amené à faire le point et repréciser des éléments qu'on aurait pu oublier. Car tout s'imbrique, chaque détail est important. Par ailleurs, dans ce livre j'ai appris beaucoup sur les bonobos et leur mode vie.

Vraiment une magnifique découverte.
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