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Critique de Ellane92


Les royaumes de Ressina et de Ciudalia sont en guerre. Côté Ciudalien, sorte de société située quelque part entre la rome antique et la renaissance italienne, le pouvoir est aux main des deux Podestats. Sauf que l'un est mort, et que la guerre impliquant l'état d'urgence, tout est entre les mains de Ducatore. Lequel a envoyé Benvenuto Gesufal sur la frégate de mer commandée par un homme important qui est en mesure de remporter l'adhésion des foules et de prendre le pouvoir. D'ailleurs, nous sommes en pleine bataille maritime, et Gesufal a mal au coeur, n'ayant pas beaucoup le pied marin, ce qui lui vaut un certain nombre de pensées poétiques, voyez donc : "Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse." Mais ça ne l'empêchera pas de voir la flotte ciudalienne mettre une raclée aux Ressiniens. Et puis, ne le dites pas, mais Benvenuto Gesufal est un chuchotteur, un maitre assassin quoi. Qui ne doit obéissance qu'à celui qui le paie. Et celui qui le paie a bien l'intention de gagner la guerre !

Je vais vous dire... Dans Gagner la guerre, il y a trop de tout : trop d'intrigues, trop de morts, trop de personnages (ça va avec !), trop d'actions, trop de revirements de situation, trop de magie et d'elfes (non, là c'est parfaitement dosé !), trop d'humour, trop de coups tordus, et j'en passe et des meilleurs ! Mais tout ça, qu'est-ce que c'est bon ! On aurait pu frôler la crise de foie, mais Jaworski nous emballe et entraine dans la folle sarabande de Don Gesufal tant qu'à la fin, on en redemande encore, et on regrette qu'il n'y ait qu'un peu moins de mille pages à l'ouvrage !
Jaworski confesse Gesufal avec une gouaille réjouissante, mélange de formules alambiquées piquées de vocabulaire crû qui surprend et vient rythmer le tout. le personnage principal assez atypique, attachant malgré ses mauvaises manières, retors tout autant que digne de confiance (oui, je sais...), malin comme un signe et qui se fait avoir comme un bleu. J'ai trouvé particulièrement réussi (je me limite volontairement dans le choix de ma liste) : l'organisation de la Ciudalia décadente, l'introduction dans le récit de la magie et des elfes, les dialogues, l'humour noir qui flotte à chaque ligne, etc...
Alors oui, tout n'est pas toujours hyper crédible (m'enfin bon, c'est quand même de la fiction qui tient au registre de la fantasy !), et il y a bien quelques longueurs, de temps à autre... mais... Gagner la guerre est un livre à la fois drôle et intelligent, écrit d'une plume (ré)créative. Brillant !
Un énooooooooome merci à Dixie qui me l'a offert pour mon joyeux anniversaire : j'aimerais vieillir plus souvent :-))
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