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Critique de Jean-Daniel


Régis Jauffret propose ici un livre très intime en se tournant vers le passé de son père, après la découverte d'un documentaire sur la police de Vichy, tourné en 1943 et où il retrouve celui-ci menotté entre deux policiers de la Gestapo. N'ayant jamais entendu parler de cet épisode, il mène une enquête à la fois historique et familiale afin de percer le mystère de cet homme qu'il ne connaît pas vraiment.

Régis Jauffret exhume son enfance, la rencontre de ses parents, sa naissance… Son père, Alfred Jauffret, employé dans l'entreprise d'un cousin, vit une véritable tragédie en raison d'une surdité devenue totale et d'une bipolarité consécutive à ses traitements qui l'isolent de plus en plus. Par petites touches, l'auteur va plonger dans ses souvenirs afin de redessiner l'homme qui n'a jamais eu un vrai comportement de père.

La part de fiction est aussi réduite que possible, toutefois, ayant peu d'informations, l'imaginaire lui permet d'émettre des hypothèses et de faire surgir le passé. « La réalité justifie la fiction » écrit Jauffret ; en effet, sans la fiction ce livre ne pourrait pas exister. Les mots sont quelquefois durs, mais réalistes, parfois atténués par la description de moments de complicité, souvenirs d'enfance, mais le plus souvent inventés.
Il essaie de comprendre qui était ce père absent, sans relief et sans passions, qu'il n'admirait pas, et cette alternance de souvenirs et d'imagination lui permet de façonner un père plus proche de celui qu'il aurait aimé avoir. « On a le droit de rêver son père », de découvrir qu'on pourrait l'aimer malgré ses lacunes.

L'ensemble du récit forme un portrait original et sans concession d'un homme qui « n'existait pas beaucoup », mais il donne finalement le sentiment que l'auteur a enfin trouvé un père.
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