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Critique de MaggyM


Philippe Jaenada est né le jour où Luc Taron, 11 ans, a disparu. Il sera retrouvé le lendemain, mort, dans un bois de l'Essonne. Un homme va alors commencer à jouer avec la police et les médias, passant des coups de fil et envoyant des lettres, s'accusant d'être l'étrangleur. Il sera arrêté, jugé, emprisonné, longtemps, très longtemps.
Un peu plus de 50 ans plus tard, Philippe Jaenada trouve l'histoire intéressante, creuse, s'interroge, enquête,... et si c'était là un des plus gros scandales judiciaires français du 20e siècle?

J'aime beaucoup les romans de Philippe Jaenada. Parce que c'est toujours très intéressant, bien documenté et qu'il y met une grosse part de lui-même. Dans l'enquête bien sûr (il est allé se promener dans les bois de Verrières à la poursuite du fantôme de Luc Taron, il a réservé les chambres d'hôtel qui servaient de logement à certains protagonistes sans le sou dans ces années 60, il a arpenté le métro parisien...) mais aussi dans le bouquin. C'est vrai qu'il digresse beaucoup, qu'il aime bien nous parler de sa vie, de ses petits et gros bobos, des voitures qu'il loue pour ses enquêtes,... Et moi j'aime ça, parce que ça apporte de l'humanité dans un récit qui ne fait qu'en perdre tout au long des pages. Et ça allège, par un humour pince sans rire et souvent ironique dans lequel il excelle.

Pour ce Printemps des Monstres, l'auteur nous emmène donc fouiller dans le passé, à la recherche du destin d'un garçon qui aura eu onze ans pour toujours et de celui qui a payé par la prison un crime qu'il n'a peut-être pas commis. On sent à travers l'ensemble que Philippe Jaenada est aussi très touché par Solange, la femme du criminel, qui aura eu une vie de misère jusqu'au bout alors qu'elle aurait peut-être mérité qu'on mette un peu de paillettes dans sa vie.

Le récit est dense. Ca fourmille d'informations, de détails, dans l'ordre, dans le désordre. Et sur les détails, on rajoute les couches de réflexions, de suppositions, d'hypothèses, de certitudes,... On déterre les mensonges, les incohérences, les invraisemblances, les lâchetés....
J'aime quand quelqu'un ose s'attaquer à la petite histoire, j'aime quand un auteur titille mon esprit logique, remet en question l'acquis...
Il faut dire que j'avais fait confiance à Philippe Jaenada et n'avais pas lu la 4e de couverture, me gardant la surprise totale. Et j'ai pris la version audio parce que je trouve ses bouquins plus digestes sous cette forme.

Donc, la première partie déroule chronologiquement les faits, tels que les français ont pu les suivre à l'époque. Et au moment où le procès est clos, l'appel impossible, la réclusion confirmée.... il restait encore presque une trentaine d'heures d'écoute. Qu'est-ce qui pouvait encore bien se passer? Et c'est là que la sentence jaenedienne est tombée: s'il était sûr d'une chose, c'est que Lucien Léger n'avait pas tué Luc Taron !
Si j'avais été intéressée par ce qui précédait, la suite m'a littéralement captivée. Parfois, les monstres ressemblent à monsieur et madame Tout le monde, parfois les monstres, c'est les voisins, parfois, les monstres, ils passent à la télé,... Parfois, les monstres ne sont pas ceux qu'on croit.

Je salue une nouvelle fois le travail remarquable de Philippe Jaenada et j'attends avec impatience sa prochaine enquête.



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