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Critique de Scaldie


Histoires Courtes est un recueil de 10 nouvelles signées par l'un des maîtres du manga horrifique, Junji Ito. Très inspiré par l'univers cauchemardesque de Lovecraft, Junji Ito livre à ses lecteurs des récits décalés et dérangeants, qui mettent en scène des personnages ordinaires dans une lente descente vers la folie. Ses thèmes de prédilection sont l'obsession, la paranoïa, la peur d'être observé, les déformations corporelles, etc.

J'ai découvert le mangaka avec Uzumaki, La Spirale, quand j'étais ado. Uzumaki raconte l'histoire d'une ville qui sombre dans la folie après que ses habitants deviennent obsédés par les spirales. J'en garde un très bon souvenir, et j'ai donc été ravie d'être sélectionnée pour vous donner mon avis sur Histoires courtes.

D'abord, je tiens à souligner que l'objet est beau et soigné : couverture rigide cartonnée, plusieurs pages en couleurs, illustrations bonus, format un peu plus grand que les mangas habituels, etc. C'est un bel objet de collection. Ensuite, en ce qui concerne le contenu du livre : comme toujours dans un recueil de nouvelles, c'est assez inégal. J'ai adoré certaines nouvelles comme La lécheuse ou L'amour inhumain, mais d'autres m'ont déplu (Le professeur Kirida possédé) Je vous mets mon avis détaillé sur chaque nouvelle :

Des millions de solitaires - Deux corps cousus l'un à l'autre sont retrouvés dans un fleuve : c'est le début d'une affaire surnaturelle qui prendra de plus en plus d'ampleur. J'ai aimé cette première histoire, mais j'ai trouvé que le format court ne rendait pas hommage à son potentiel : le malaise n'a pas le temps de s'installer suffisamment et surtout, la fin se termine trop abruptement. Par contre, j'ai bien aimé l'idée et la réalisation.

La chaise humaine - L'histoire d'une romancière qui est persuadée que son fauteuil abrite quelqu'un. Je n'ai pas trop accroché à cette histoire. Elle est dérangeante, mais encore une fois, je trouve que le format court ne permet pas d'approfondir le concept. En outre, j'ai été peu réceptive à l'histoire : je n'ai pas ressenti grand-chose en la lisant.

La vénus invisible - La présidente d'un club dédié aux OVNIS devient invisible quand les membres du club s'approchent trop d'elle. J'ai apprécié cette histoire qui, malgré son format court, réussit à installer à la fois du mystère et un retournement de situation. Elle est assez peu horrifique à mon goût, mais elle évoque quand même bien le thème de l'obsession et de ses conséquences désastreuses, un des thèmes de prédilection du mangaka.

La lécheuse - Des personnes sont agressées par une femme qui les lèche en pleine rue et meurent peu de temps après. J'ai adoré cette histoire et j'ai retrouvé ce que j'aime chez ce mangaka : un concept absurde et un personnage à la fois grotesque, mais effrayant, pour une histoire glauque et malaisante qui monte crescendo. Ça m'a fait penser aux chapitres d'Uzumaki.

Un amour inhumain - Après leur mariage, une femme espionne son mari pour découvrir ce que cache son comportement inhabituel. J'ai également adoré cette histoire. Comme l'héroïne, on se demande quel secret cache l'époux. La nouvelle n'est pas vraiment horrifique, mais elle a un petit côté dérangeant. Et elle est un peu triste aussi. La conclusion m'a fait de la peine, mais je n'en dis pas plus. En peu de pages, on réussit à être impliqué dans l'histoire et à être attaché aux deux personnages. Une réussite.

Le professeur Kirida possédé - Une jeune femme découvre le journal d'une de ses ancêtres qui raconte des évènements ayant impliqué un professeur romancier célébré. Je n'ai pas aimé cette nouvelle : elle n'est pas spécialement horrifique ni dérangeante, et les personnages ne sont vraiment pas intéressants à suivre. de plus, je n'ai pas vraiment compris la chute.

Le mystère de la faille d'Amigara - Après un séisme, des cavités de forme humaine apparaissent dans une montagne et plusieurs personnes se rendent sur place pour les voir. J'ai beaucoup apprécié cette histoire : comme dans La lécheuse, on retrouve un concept étrange et dérangeant, à la limite du grotesque par moment, et des personnages qui souffrent d'une obsession morbide... jusqu'au dénouement final, très malaisant !

La triste histoire d'un père de famille - Une famille fête son emménagement dans une nouvelle maison, jusqu'à ce que le père appelle à l'aide. 4 pages en couleurs pour raconter cette mini-histoire. Personnellement, je n'y ai trouvé aucun intérêt.

L'enfant posthume. Un nouveau-né est retrouvé dans la tombe d'une femme décédée quelques mois plus tôt. Cette histoire conclut le recueil et je l'ai vraiment beaucoup appréciée ! Elle est dérangeante et intrigante, et devient de plus en plus glauque à mesure qu'elle avance... jusqu'au dénouement sordide ! Je ne m'attendais pas à cette chute.

La dixième nouvelle est un peu à part, il s'agit d'un récit autobiographique où l'auteur rend hommage à un autre mangaka qui l'a beaucoup influencé quand il était enfant.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce recueil : j'ai eu un coup de coeur pour 2 récits et j'ai beaucoup aimé 4 nouvelles. Une des histoires m'a peu intéressée, et les deux dernières m'ont déplu. En tous cas, c'était un vrai plaisir de redécouvrir le travail de Junji Ito et ça m'a donné envie de lire d'autres mangas de l'auteur. Merci à Babelio et à Delcourt Tonkam pour cet envoi durant Masse Critique.
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