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Critique de le_Bison


Dehors, un temps anglais, crachin, bruine, pluie, le triptyque météorologique depuis ce matin. Avec un temps comme ça pas étonnant que la campagne soit si verte, que les moutons bêlent de plaisir depuis le chant du coq. En fait, j'aime ce temps, cela me donne l'occasion d'entrer dans le premier pub. Ce n'est pas encore l'affluence du début de soirée, à cette heure-ci des habitués de comptoir. Je commande une pinte histoire de me réchauffer le coeur. La barmaid met une cassette dans le lecteur, pousse un peu plus le volume, une voix s'élève de la pénombre du pub, celle de Judy Bridgewater. « Never let me go. » Un air qui me plonge subitement dans une profonde mélancolie, les souvenirs occultés remontent à la surface comme des corps de marins perdus au pied des falaises. Je repense au temps d'Hailsham. Nichée dans cette même campagne anglaise, cette école a tout pour être idyllique. Les enfants y paraissent protégés du monde extérieur. Entre eux, ils vivent presque sans se poser de questions, avec des Gardiens en guise de professeurs, des anges-gardiens presque. Hailsham, un drôle d'endroit qui me semble-t-il est un lieu abandonné maintenant. Ou peut-être l'a-t-on transformé en camp de vacances. Alors que le piano coule toujours sa mélodie, mon regard se porte sur la bouteille d'Ardberg derrière le comptoir, en demande un verre pour me réchauffer l'âme et revois ainsi Kath, Ruth et Tommy. Je me demande ce qu'ils sont devenus... Et pourquoi est-ce que leur éducation semblait porter essentiellement sur le dessin, sur les arts. Était-ce une façon de révéler leurs âmes ?

Bref, je n'en dirais pas plus. Les étiquettes Babelio m'ont tout de suite guidé vers le fond de l'histoire. Dommage… du coup j'ai trouvé le début un peu (pas mal ?) lent. La présentation de nos trois héros, de Hailsham, de la pluie, ça prend du temps, prend son temps même comme une flânerie littéraire entre deux pubs anglais. Et ça a du sens, l'auteur intrigue d'abord, il nous interroge, nous fait poser des questions, sur ce lieu qui reste bien mystérieux, ne dévoilant que de petites touches comme des notes de musiques furtives. Mais comme la fin m'était déjà dévoilée à l'avance, je n'ai pas su apprécier cette attente, une attente qui aurait dû être impatiente de découvrir au lieu d'être impatiente d'en finir.

Mais bon, je pense tout de même que l'histoire de Kath, Ruth et Tommy me restera longtemps en mémoire, au-delà de la bouteille d'Ardberg qui me fait des clins d'oeil derrière ce comptoir, comme cette brune à l'autre bout du comptoir, tout en sourire… Alors à la prochaine bouteille, je tenterai un nouveau Kazuo Ishiguro...
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