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Critique de CDemassieux


Pièce maîtresse de l'oeuvre d'Hugo, Notre-Dame de Paris est un voyage dans le temps et l'âme humaine. Dans un décor médiéval parisien de la fin du XVe siècle, des personnages vont jouer un drame devenu aussi populaire que légendaire : l'innocente et romantique Esméralda ; le ténébreux et non moins homme d'Eglise Frollo ; le poète-brigand Gringoire ; Phoebus, le bellâtre ; et bien entendu, Quasimodo, le « monstre » amoureux. Créature aussi difforme que bienfaisante, tel, des années plus tard, son « petit frère » d'infortune : Gwynplaine, dans L'Homme qui rit.
N'oublions pas, enfin, le protagoniste sans chair – vous apprécierez le jeu de mots « subtil » ! – de l'histoire, comme plus tard la mer ou la guillotine : Notre-Dame de Paris, véritable labyrinthe de pierre, sanctuaire des déshérités, hanté par l'ombre de Frollo, homme écartelé entre Dieu et son amour pour la jeune bohémienne. La cathédrale trône puissamment au-dessus de ces rues pas encore taillées à la mode haussmannienne, isolant l'édifice sur une grande place, et le privant de cette hauteur qu'on devait ressentir en le voyant surgir d'une masse compacte de constructions.
Le drame qui se joue au pied de la Vieille Dame est une fois de plus à la hauteur du talent de Victor Hugo, avec une fin toujours impeccablement soignée, digne d'être peinte. Car l'auteur a le sens du drame, et c'est ce qui caractérise toute son oeuvre. La mythologie romanesque hugolienne se met en place.
L'encyclopédiste Hugo n'omet pas de nous gratifier de ses digressions que, pour ma part, j'affectionne, mais qui font trépigner d'impatience pas mal de lecteurs : il déroule ici l'historique de la cathédrale et celui de Paris dans ce Moyen Âge finissant.
C'est donc un grand roman : pourtant pas un roman génial comme que le sont Les Misérables ou Les Travailleurs de la mer. Hugo est jeune au moment de la rédaction de Notre-Dame de Paris et surtout : il ne respire pas encore l'air mélancolique et amer de l'exil, qui lui inspirera ses plus grandes pages, quelques-unes des plus grandes de la littérature.
Il n'en reste pas moins vrai que ce roman néogothique est bien un roman hugolien, et c'est un genre majeur en soi !
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