AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dlcb26


(ATTENTION : j'évoque explicitement des éléments de l'intrigue)
Bilan en demi-teinte pour ce dernier tome de la saga des Cazalet.
Ayant fini le tome 4 il y a quelques temps déjà, j'ai eu au début un peu de mal à retrouver qui était qui ! Fort heureusement, il y a un arbre généalogique et un résumé du tome précédent au début de ce volume. Les passages relativement rapides d'un narrateur/point de vue à l'autre n'aident pas forcément à s'y retrouver non plus.
J'avais interprété le titre "la fin d'une ère" comme : comment va rester soudée la famille sans la figure fédératrice de la Duche ?
En fait, l'ère qui se termine est plutôt la fin du train de vie de cette famille bourgeoise, d'un point de vue social et professionnel. L'entreprise familiale s'effondre, le lecteur l'a senti venir depuis le tome précédent, avec le passage de la direction du Brig (décédé) à ses fils dont aucun n'est vraiment ravi d'être dans cette position et reconnaît ne pas y avoir vraiment plus de compétence que de goût. Les Cazalet m'ont semblé très passifs face aux signaux d'alarme de leur délitement professionnel.
Même ressenti côté coeur: les Cazalet restent pour la majorité d'entre eux des handicapés des sentiments. Hormis pour deux couples (Polly et Gérald; Hugh et Jema), les amours ne semblent pouvoir être que décevantes, tumultueuses et trompeuses, ... et là encore,par défaitisme, passivité, procrastination, viennent les problèmes et les malheurs et après : bouhouhouhou, on est dans la panade et il faut réparer ... Les personnages féminins et masculins me semblent avoir plus de défauts que de qualités. La solidarité familiale est aléatoire, les relations fraternelles et parents-enfants forcément compliquées. Quant à la question de l'inceste Neville-Juliet, elle est quand même vite expédiée (tout comme l'avait été celle de la génération précédente !) : du coup, était-ce nécessaire si le sujet n'est pas réellement traité ? du coup, Neville est ensuite passé sous silence et vite fait évoqué par l'intermédaire d'une lettre tandis qu'on découvre tout à trac à Juliet un nouvel amour... Etrange, sinon maladroit !
Ainsi, tout au long du roman, entre l'effondrement professionnel de la famille, les affres amoureuses des uns et les égarements des autres, j'ai un peu eu l'impression de voir couler le Titanic : un naufrage très, très, trop lent parfois.... pour une fin un peu expédiée et en queue de poisson ! Après la grande scène finale à Home Place, la fin est quand même ouverte, et je me suis demandée si c'était finalement le dernier volume !
Le seul moment qui m'a franchement émue, aux larmes même, est le discours d'adieux de Clary à Home Place ! j'ai aussi ressenti de l'empathie pour les nounous, préceptrice et cuisinière qui voient disparaître leur monde en même temps que la vieillesse les gagner et les diminuer. Pour le reste de l'histoire et les autres personnages, j'ai eu du mal à me sentir concernée... et j'ai même parfois été très déçue (comme pour Archie ou Rachel et Syd). Finalement, seuls Polly et Gérald et Hugh et Jémina m'ont paru relativement "normaux" et semblables à eux-mêmes dans les tomes précédents, mais ils sont finalement peu présents. On passe trop vite d'un narrateur à l'autre, c'est moins creusé qu'avant et trop dispersé.
En prenant en compte le décalage chronologique, on est quand même loin du panache des Crawley de Downton Abbey, de leur capacité d'adaptation et de leur réactivité ... Les Cazalet m'ont paru englués dans leurs traditions et habitudes, attachés et prisonniers de leur souci des apparences, si passifs face à leur déroute économique que le lecteur oublierait presque qu'ils vivent dans les années 1950 à l'époque des Trente Glorieuses ! Si l'autrice avait fait le lien avec la Décolonisation (approvisionnement du bois exotique ?) ou la mondialisation qui accélère ?
Bref, je ne regrette pas ma lecture (même si j'ai mis plutôt en avant ce qui ne m'a pas plu) mais je suis déçue par ce dernier volume.
J'ai malgré tout un brin de nostalgie à l'idée de quitter cette famille que j'ai suivi pendant quand même cinq tomes !
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}