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Critique de Chaplum


Les cerfs-volants de Kaboul est un roman que je souhaite lire depuis très longtemps. J'ai d'ailleurs l'exemplaire de ma belle-mère en otage depuis plusieurs années. Elle avait beaucoup aimé et m'avait davantage conseillé encore le suivant Mille soleils splendides. Malgré tout, après qu'une collègue m'eut dit que certains passages étaient durs, je reportais sans cesse la lecture. Mais ces derniers mois, la découverte de l'histoire de ce pays est devenu une évidence pour moi, urgente et nécessaire. Pour comprendre ce que certains avaient pu vivre et ce qui les avaient poussé à quitter leur pays. J'ai trouvé ces réponses et bien plus. Car j'ai surtout lu un roman magistral qui m'a émue et remuée au plus profond de mon être, qui m'a prise aux tripes et m'a dévoilé un pays qui ne se résume pas qu'aux images véhiculées par les médias ni qu'à des hommes barbus et des femmes en burqa.

Dans les années 70, à Kaboul, Amir vit une enfance heureuse auprès de son père, riche commerçant respecté. Sa mère est morte en le mettant au monde et il cherche par tous les moyens à plaire à ce père, qu'il sent distant et déçu par ce fils peu courageux. Amir partage la plupart de son temps avec Hassan, le fils de Ali, le serviteur de la maison. Ensemble, ils se baladent, font les 400 coups mais surtout participent aux concours de cerfs-volants. Hassan éprouve une véritable amitié et une loyauté indéfectible envers Amir. Pourtant, ce dernier va le trahir … Des années plus tard, en 2001, Amir vit à San Francisco où son père et lui ont émigré après la prise de pouvoir par les Russes en Afghanistan. Il reçoit alors un appel émanant du Pakistan et qui lui rappelle le passé. Il va enfin pouvoir se racheter et effacer sa dette envers Hassan. Mais pour ça, il doit retourner dans un Kaboul aux mains des Talibans.

Voilà un roman qu'il me sera difficile d'oublier. Je connaissais un peu l'histoire de l'Afghanistan grâce à mon mari qui s'intéresse à la politique des pays les plus improbables. Mais lire le destin de ces deux petits garçons mêlé à celui de ce pays qui est sous le feu de l'actualité depuis 2001 m'a fortement perturbée. Surtout que nous connaissons des Afghans qui se battent pour pouvoir rester en Belgique et la politique à ce sujet et l'inhumanité des services d'accueil me révoltent.

Pour en revenir au roman, j'ai tout de suite été happée par le récit de cet homme qui revient sur son passé à Kaboul, sans prendre de gants ni nier sa responsabilité dans les événements qui l'ont séparé de Hassan, son compagnon de jeu d'enfance. Au contraire, il éprouve une grande culpabilité qu'il a réussi à enfouir au fond de lui même. Mais la vie se mêle de lui rappeler ses fautes et bouleverse son quotidien tranquille aux Etats-Unis. Je dois avouer qu'au départ, je n'avais pas beaucoup de sympathie pour Amir, ce petit garçon qui trahit son ami de la plus odieuse des manières, pour attirer l'attention de son père et voir un peu de fierté dans ses yeux. Au fur et à mesure du livre, on comprend que les mensonges des adultes et les secrets de famille sont à l'origine de la situation qui a poussé Amir à commettre l'irréparable, mais malgré tout, il reste pour moi un homme faible et jaloux. Bien sûr, il fera par la suite preuve d'un grand courage pour se racheter mais sa faiblesse se manifestera encore à plusieurs reprises et il faudra que d'autres personnes le pousse dans ses derniers retranchements pour qu'il agisse.

Il ne faut pas se voiler la face. Les cerfs-volants de Kaboul n'est pas un roman facile, ni une lecture détente mais une lecture nécessaire. Il fait partie de ces grands romans que tout le monde devrait lire pour découvrir qui sont les Aghans, par quoi leur pays est passé avant de vivre sous la Terreur des Talibans. Bien sûr, Khaled Hosseini met en scène surtout des hommes dans son roman. le père d'Amir est un homme moderne qui rejette les extrémismes et la religion. Malgré tout, il montre aussi les autres faces de l'Afghanistan, celle de ceux qui soutiennent les Russes et leur invasion mais aussi celle des Talibans. Vraiment à lire, même si certaines scènes sont dures, si parfois j'ai eu les larmes aux yeux ou la gorge nouée et souvent la boule au ventre. La fin donne de l'espoir, peut-être pas pour l'Afghanistan mais sûrement sur le plan de l'humanité. Et surtout, ce roman ouvre les yeux sur un pays méconnu, pour lequel les images véhiculées ne nous montrent qu'une réalité tronquée, celle d'une minorité qui sème la peur, mais aussi il nous parle des gens, d'un peuple qui souffre. Enorme ! Un coup de coeur. L'auteur réussit à raconter une histoire émouvante dans ce contexte horrible avec une construction soignée qui fait des va et vient dans le présent et le passé en employant un langue riche rehaussée par l'emploi ici et là de mots farsi.

A lire !!!!
Lien : http://www.chaplum.com/les-c..
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