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Critique de terryjil


Aimant bien ce que j'avais déjà lu d'Antony Horowitz, la citadelle d'argent, l'humour pince sans rire des frères diamant alias simple, le diable et son valet, j'ai profité de l'occasion d'avoir sous la main le premier tome d'Alex Rider.
On reste dans du Horowitz, très calibré, très masculin, même si là c'est aussi un peu le genre, un pastiche de James Bond, qui veut aussi ça. Peu de personnages féminins: Jack l'américaine sympathique apparaît à peine, Mme Jones, figure maternelle mais sèche, Nadia Rami, la caricature de méchante à accent nazi (et une aimable bibliothécaire). Quant à Alex, il ne semble pas avoir 14 ans, et est hyper instruit et intelligent; l'auteur justifie ça par l'éducation donnée par son oncle qui le destinait peut-être à l'accompagner voire l'aider... Finalement il le remplacera! Mais Alex aura quelques élans de naïveté plus crédibles de la part d'un adolescent, des pièges un peu évidents mais qu'on ne grille pas forcément instantanément quand on a 14 ans et qu'on débute en tant qu'espion.

J'apprécie chez Horowitz son efficacité et sa rapidité à mettre en place l'intrigue, à une époque où maintenant chaque romancier.ère se sent obligé d'écrire 400 pages minimum par livre! Comme souvent chez lui, le héros frôle aussi la mort très régulièrement, et ce dès le début du livre où il manque finir dans la casse automobile... On ne manque pas de scènes d'action.

Petite remarque: Herod Sayle qui s'appelle Darius Sayle en version originale. Pour Horowitz je suppose que c'était une manière de faire allusion au souverain antique Darius vaincu par Alexandre le Grand, ici vaincu par Alex Rider ^^. Mais la traductrice Annick le Goyat a décidé de remplacer le prénom Darius par Herod, en référence je suppose à Hérode le Grand qui procéda au massacre des innocents par peur du futur Roi des Juifs, le Christ... je vous laisse deviner le plan diabolique du méchant!

Je n'ai jamais jugé les les couvertures françaises de ses romans très réussies et donnant envie; là, c'est plus soigné mais on verse dans... Je ne sais pas, un packaging de déodorant masculin : du noir, de l'argenté, une illustration de synthèse de sous-marin et des éclairs! Mennen ou Axe n'aurait pas fait mieux! Après, j'admets que le caractère plutôt viril de l'aventure ( paye ton stage commando, ta partie de billard avec le méchant , l'exploration de base secrète, le combat de quads, l'immersion dans la grotte, le saut en parachute de la fin hyper spectaculaire) complètement, mais complètement James Bond, s'y prête...

Alors bon, je suis un peu âgée maintenant (bientôt les 40 balais) par rapport au public visé par le livre, donc je rentre moins bien dans l'histoire, je vois plus la misogynie latente et les rouages ( ceci dit les rouages ça me dérange moins de les voir que la misogynie - et faire d'un Libanais le méchant n'est-il pas aussi un peu raciste? Aaah, ces anglais!), mais je pense que à l'âge ciblé par l'auteur, de 10 à 20 ans, je n'y aurais pas vu malice et j'aurais été enchantée de ma lecture.

Et Horowitz, avec son humour pince sans rire, sa manière très linéaire de constuire l'intrigue, ses savoureux méchants si caricaturaux, ses jeux de mots avec les noms, l'explication finale du méchant, son univers très masculin, se prête admirablement à cet exercice de James Bond version adolescent des années 2000.
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