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Critique de jmercier006


La Havane, Cuba. Les vies de trois femmes se croisent au coeur de la capitale du régime de Castro, entre 1959 et 2011. On suit Amanda, jeune ballerine à l'avenir prometteur, Manuela, une mère célibataire qui aura seulement touché du bout du doigt son rêve de danseuse classique avant de retomber dans une réalité difficile et enfin Alicia Alonso, qui se hissa durement jusqu'au sommet pour devenir prima ballerina assoluta.

En mêlant fiction et réalité, la scénariste Eileen Hofer fait le portrait d'Alicia Alonso, une danseuse cubaine qui à force de travail acharné et malgré une cécité de plus en plus envahissante est devenue prima ballerina assoluta, un titre symbolique obtenu par les ballerines les plus exceptionnelles de leur génération. C'est aussi le récit de la démocratisation de la danse classique dans le Cuba révolutionnaire, où les promesses se heurtent à une cruelle réalité et où les choix artistiques d'Alicia prennent une dimension politique lorsque Castro cherche à faire d'elle un instrument de son idéologie.

Eileen Hofer signe là sa première bande dessinée sur un sujet qu'elle avait traité dans un long métrage en 2015. Pour le dessin et les couleurs, la scénariste a fait appel à la talentueuse Mayalen Goust, qui offre au récit un trait fin et délicat, porté par des couleurs douces, vibrantes et gracieuses, qui évoquent le milieu artistique de la danse mais aussi la chaleur tropicale de l'île cubaine.

C'est un hommage juste et poétique aux arts de la danse, à la dure réalité que peut être celle des apprenties ballerines, à plus forte raison dans un régime où règnent la misère, la débrouille et le marché noir.

Un album poétique d'une grande douceur, à découvrir aux éditions Rue de Sèvres.
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