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Critique de florigny
Moonbeam est une adolescente émouvante doublement rescapée. Elle a d'une part, grâce à une force mentale hors normes résisté à l'endoctrinement pratiqué par l'auto-baptisé Père John qui mène d'une main de fer dans un gant d'acier la secte de la Sainte Eglise de la Légion du Seigneur – le dernier ferme la porte -, et elle a d'autre part survécu au sanglant assaut donné par les forces de l'ordre américaines, FBI et ATF, qui a décimé la communauté, grâce à l'appui logistique d'hélicoptères et de tanks.
Victime de traumatismes majeurs, incapable d'accorder sa confiance à quiconque, Moonbeam ainsi que quelques-uns de ses Frères et Soeurs survivants et orphelins qu'elle aime de tout son coeur, réside dans une institution psychiatrique où le Docteur Hernandez, spécialiste des enfants tente de lentement la déprogrammer et de lui faire raconter le calvaire des légionnaires. Bientôt, l'agent du FBI Carlyle assiste aux entretiens. Les deux hommes sont bienveillants avec la jeune fille, ne cherchent qu'à l'apaiser et la déculpabiliser au cours de rencontres adaptées à ce que peut supporter Moonbeam.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture dont l'origine est le siège de Waco, qui en 1993, après 51 jours, a fait 86 morts parmi les davidiens. Il s'agit de l'un des plus grands massacres perpétré par des américains sur des américains, et d'une opération reconnue depuis, comme l'un des fiascos majeurs du FBI. C'est après avoir regardé l'excellente mini-série sobrement intitulée Waco que j'ai eu envie de lire ce récit romancé, car me semble-t-il, chacune et chacun devrait s'informer sur la nuisance, la toxicité, les ravages effectués par les sectes, nul n'étant à l'abri d'un coup de mou qui le fragiliserait et le rendrait accessible à des gourous rompus aux techniques de manipulation, surtout dans les périodes d'incertitude actuelles. Il est naïf de se croire à l'abri quand tout va bien.
Pour le prophète charlatan, voyou et vautour qui se repaît de la faiblesse et de la désespérance, les principes sont simples : une proclamation stipule que le Royaume Terrestre est divisé entre le domaine Sacré de la Légion du Seigneur et le monde du Dehors ; entre ceux qui arpentent la Voie Juste et les Servants du Serpent. Pas de zone grise, pas d'entre-deux, toute autre hypothèse est une hérésie qui peut coûter le bannissement, l'enfermement dans des coffres étanches sans eau ni nourriture au milieu du désert pour une durée laissée à l'appréciation du monstre. Lui seul, unique récepteur des messages du seigneur qui est juste et ne se trompe jamais, connaît la Voie Juste, non négociable ni critiquable sous peine de mort.
Tant de vies détruites. Et tout ça pour quoi ? Pour qu'un seul petit homme puisse régner en dictateur sur un coin de désert peuplé d'hommes et de femmes qui voulaient désespérément croire en quelque chose, les transformant en ombres, comme s'ils étaient vidés de leur substance et de leur énergie préalables, comme s'il ne restait plus d'eux que des coquilles qui marchent, parlent, rient mais ne ressentent rien. Une lecture limpide et nécessaire qui entraîne le lecteur au coeur du réacteur, au plus près de la noirceur humaine à travers le récit d'actes et d'évènements quotidiens transformés en méthodes d'asservissement.
Victime de traumatismes majeurs, incapable d'accorder sa confiance à quiconque, Moonbeam ainsi que quelques-uns de ses Frères et Soeurs survivants et orphelins qu'elle aime de tout son coeur, réside dans une institution psychiatrique où le Docteur Hernandez, spécialiste des enfants tente de lentement la déprogrammer et de lui faire raconter le calvaire des légionnaires. Bientôt, l'agent du FBI Carlyle assiste aux entretiens. Les deux hommes sont bienveillants avec la jeune fille, ne cherchent qu'à l'apaiser et la déculpabiliser au cours de rencontres adaptées à ce que peut supporter Moonbeam.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture dont l'origine est le siège de Waco, qui en 1993, après 51 jours, a fait 86 morts parmi les davidiens. Il s'agit de l'un des plus grands massacres perpétré par des américains sur des américains, et d'une opération reconnue depuis, comme l'un des fiascos majeurs du FBI. C'est après avoir regardé l'excellente mini-série sobrement intitulée Waco que j'ai eu envie de lire ce récit romancé, car me semble-t-il, chacune et chacun devrait s'informer sur la nuisance, la toxicité, les ravages effectués par les sectes, nul n'étant à l'abri d'un coup de mou qui le fragiliserait et le rendrait accessible à des gourous rompus aux techniques de manipulation, surtout dans les périodes d'incertitude actuelles. Il est naïf de se croire à l'abri quand tout va bien.
Pour le prophète charlatan, voyou et vautour qui se repaît de la faiblesse et de la désespérance, les principes sont simples : une proclamation stipule que le Royaume Terrestre est divisé entre le domaine Sacré de la Légion du Seigneur et le monde du Dehors ; entre ceux qui arpentent la Voie Juste et les Servants du Serpent. Pas de zone grise, pas d'entre-deux, toute autre hypothèse est une hérésie qui peut coûter le bannissement, l'enfermement dans des coffres étanches sans eau ni nourriture au milieu du désert pour une durée laissée à l'appréciation du monstre. Lui seul, unique récepteur des messages du seigneur qui est juste et ne se trompe jamais, connaît la Voie Juste, non négociable ni critiquable sous peine de mort.
Tant de vies détruites. Et tout ça pour quoi ? Pour qu'un seul petit homme puisse régner en dictateur sur un coin de désert peuplé d'hommes et de femmes qui voulaient désespérément croire en quelque chose, les transformant en ombres, comme s'ils étaient vidés de leur substance et de leur énergie préalables, comme s'il ne restait plus d'eux que des coquilles qui marchent, parlent, rient mais ne ressentent rien. Une lecture limpide et nécessaire qui entraîne le lecteur au coeur du réacteur, au plus près de la noirceur humaine à travers le récit d'actes et d'évènements quotidiens transformés en méthodes d'asservissement.
