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Critique de Nastie92


Passionnée de montagne, grande lectrice de romans d'alpinisme, je ne pouvais qu'être intriguée par ce livre. Mais j'étais méfiante : n'allais-je pas assister à un énième déballage de linge sale familial, exercice que je n'apprécie pas ?
Bon, le livre n'est pas très épais, je ne risque pas grand-chose, je me lance.
Félicité Herzog déboulonne la statue de son héros de père, et elle n'y va pas de main morte. Maurice est présenté comme un père défaillant ne se souciant pas de ses enfants, un intrigant prêt à tout pour réussir, et surtout un obsédé sexuel de première catégorie, sautant sur tout ce qui bouge. De l'alpiniste, elle ne dit rien ou presque. À peine murmure-t-elle du bout des lèvres cette interrogation-accusation déjà formulée par tant d'autres : et si la conquête de l'Annapurna n'avait été qu'un mensonge ? Et si son père n'avait pas atteint le sommet ? Accusation ridicule, car si l'on peut reprocher beaucoup de choses à Maurice Herzog, toutes les personnes sérieuses s'intéressant un tant soit peu à l'alpinisme ne mettent pas en doute son ascension victorieuse. Entres autres arguments imparables : la description qu'il a faite du sommet est très précise et correspond en tout point à ce qu'ont vu ceux qui y sont allés après lui, il n'aurait pas pu inventer cela sans y avoir été.
Non contente de démolir son père, Félicité Herzog s'en prend à toute sa famille. Sa mère est présentée sous un jour peu reluisant. L'auteur lui reproche entre autre ses nombreux amants, qu'elle s'amuse à appeler Numéro 1, Numéro 2, ... Quelle élégance !
Mais ce n'est pas tout. La demoiselle remonte loin : elle égratigne ses grands-parents, et même ses arrière-grands-parents, dans des pages entières que j'ai trouvées totalement sans intérêt.
Et ce n'est pas fini ! Félicité Herzog nous raconte un peu son expérience professionnelle aux États-Unis, et devinez quoi ? Ses collègues et supérieurs en prennent pour leur grade : une "psychopathe", un "imposant bellâtre brun"... les portraits étant suffisamment détaillés pour que les intéressés se reconnaissent. Stop ! Trop, c'est trop !
La première chose que je retiens de ce livre, c'est qu'il m'a profondément ennuyée. La seconde, c'est que l'ensemble est confus, on tape sur l'un et sur l'autre dans le désordre.
Si cracher par écrit sur toute sa famille et plus a pu faire du bien à son auteur, cette lecture n'a aucun intérêt pour le lecteur. Mademoiselle Herzog est loin d'être la seule à avoir eu une enfance difficile. Elle aurait pu régler ses problèmes entre les quatre murs d'un cabinet d'un psy au lieu de nous offrir tout ce déballage indécent et inutile.
Les seuls moments où j'ai éprouvé de la compassion pour elle, c'est quand elle parle de son frère schizophrène. Mais cela ne constitue qu'une toute petite partie du livre ; dommage, c'est la plus intéressante.
Ce livre n'a rien de palpitant, passez votre chemin. Et si voulez découvrir Maurice Herzog l'alpiniste, lisez "Annapurna premier 8000", et l'excellent complément "Annapurna, une affaire de cordée" de David Roberts. Après, libre à vous de vous faire votre opinion sur ce "héros".
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