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Critique de Nastasia-B


Voici un conte typique, dans la droite lignée des contes traditionnels, avec un texte toujours un peu plus complexe et difficile à lire que le scénario, ultra simple et facile à comprendre ne l'exige.

Comme chez ses illustres devanciers, au premier rang desquels je placerais volontiers Charles Perrault, Nathaniel Hawthorne adjoint au conte une morale qui peut servir à l'édification des jeunes comme des moins jeunes (j'aurais tendance à penser plutôt des " moins jeunes ").

L'histoire peut paraître dans un premier temps un brin simplette, très téléphonée. Par une froide mais lumineuse journée d'hiver, deux enfants s'amusent dans la neige, couvés par le regard bienveillant de leur mère à la fenêtre.

La grande soeur, Violette, et le petit frère, Pivoine, décide de façonner un bonhomme de neige d'un genre spécial : une petite fille de neige qui pourrait leur servir de camarade de jeu.

Rien ne semblant impossible aux yeux de l'enfance, voici nos quatre petites mains affairées à collecter de la neige et à lui donner l'allure d'une enfant.

Ne doutant pas des chances de succès de leur entreprise, le frère et la soeur ne témoigne aucune surprise particulière lorsque la petite fille de neige se met à courir et à s'ébattre auprès d'eux.

Ils sont même très contents et s'en donnent à coeur joie avec elle, constatant simplement qu'elle a les mains rudement froide ! En revanche, leur mère qui a régulièrement glissé quelques coups d'oeil par la fenêtre est en proie au trouble devant ce phénomène inexpliqué.

Tout se précipite, la nuit commence à tomber, il est l'heure de rentrer pour les enfants et de se mettre au chaud. C'est aussi le moment où le père, un quincaillier obtus, voit cette enfant inconnue et ne démord pas de vouloir la faire entrer pour se réchauffer auprès du poêle...

Vous imaginez aisément ce qui pourrait advenir. Et ce passage du conte, l'essentiel pour être vrai, ne m'a pas particulièrement passionné. Cependant, la morale que nous suggère l'auteur est elle beaucoup plus intéressante et a trait aux bonnes intentions, au désir d'agir pour améliorer les choses.

Ici, évidemment, la bonne intention est une vraie catastrophe. Et c'est particulièrement intéressant de s'apercevoir que, dès ce XIXème siècle triomphant, des penseurs et des écrivains nous mettent en garde vis-à-vis ce que l'on peut nommer, une certaine forme d'ingérence.

Qu'il s'agisse de peuples ou de populations animales, à chaque fois qu'un groupe d'homme est pris du désir d'améliorer les choses, il lui arrive de commettre des impairs irréparables, parfois fatals.

Le cas des introductions d'espèces censées réguler telle ou telle espèce endémique trop populeuse pourrait en être une belle illustration. L'instauration du RMI pour les populations autochtones amérindiennes de Guyane, pourrait en être une autre, ainsi que quelques milliers d'autres que vous connaissez vous-mêmes bien mieux que moi.

Alors, méditons avec Nathaniel Hawthorne la portée de nos " bonnes " actions et le bien véritable qu'elles engendrent... Les illustrations en noir et blanc renforcent à la fois l'aspect " vintage " du texte et l'impression de froid véhiculée par l'histoire. Mais ceci n'est que mon avis, est-ce une bonne ou une mauvaise chose que de vous le donner en pâture ? Je ne sais, en revanche, ce dont je suis certaine, c'est qu'à lui tout seul, il ne représente pas grand-chose, guère plus qu'un paquet de neige sous les assauts printaniers...
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