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Critique de le_Bison


Brunes ou blondes, elles s'ouvrent à moi, mystérieuses et vaporeuses. Je parle de bières, je parle de femmes. Enfoncée dans le tréfonds de la pampa, une belle argentine – ô pléonasme, toutes les argentines doivent être sublimes – une bouteille de bière coincée entre ses cuisses nues et chaudes – et caramélisées, la condensation de la bouteille coulant sur ses poils pubiens, blonds ou bruns. Elle pense. J'essaie de la pénétrer, son âme, sa beauté mystérieuse. Ses pensées intérieures filent, à vive allure, défilent comme le va-et-vient de ma bite dans sa chatte baveuse. Ses cuisses ouvertes s'offrent à l'intimité de mon moi. Son soi, elle n'y pense que trop. Elle se sent prisonnière. de son homme, ce genre d'homme qu'on qualifie de « mon amour » dans l'intimité d'un canapé. Crève, mon amour, même, pense-t-elle furieusement. Prisonnière de son bébé. Prisonnière de sa vie, dans cet endroit reculé de l'Argentine, tragédie de sa vie.

De quoi rêve-t-elle, cette femme dans son long monologue intérieur. D'une autre vie, de son voisin, de la bite de son homme qui lui martèle le cul, la sueur aigre dégoulinant sur les draps.

Dirais-je que la folie la guette ? Elle n'est pas loin, dans l'ombre de sa tête. Elle tourne et se retourne dans la chaleur de la pampa, dans la solitude d'une vie, avec son homme et son mioche. Ce n'est pas sa vie, baby-blues. Ses pensées peuvent paraître brouillonnes, comme si elle écrivait intérieurement un premier roman, d'ailleurs c'est justement un premier roman de la toute jeune auteure argentine Ariana Harwicz. Il faut s'accrocher à son cheminement intérieur, inclassable même, difficile à suivre sans parfois se sentir perdu, quel chemin prendre, pourtant je plonge dedans, comme dans la gueule d'un caïman grand ouverte et me laisse avaler par la prose furieuse et psychédélique de cette femme. C'est une littérature dans le genre rarement lue, j'écarte ses cuisses, une violence sexuelle intrinsèque, je lui lèche l'intérieur, des émotions à fleur de peau, je laisse glisser ma langue, à fleur de sang, ma langue s'enfonce, crève, mon amour.
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