J'étais assez curieuse de voir quelle tournure allait prendre la suite des aventures de Cormac Maguire et Nora Gavin après ma rencontre avec eux l'an dernier dans
le chant des corbeaux (Pocket Policier).
Eh bien, à dire vrai, j'ai apprécié de les retrouver mais je regrette le côté un peu déjà vu de l'histoire : un corps retrouvé dans les tourbières, qui date de l'âge du fer, et un autre, plus récent… le but du jeu étant bien évidemment de trouver quel est le lien éventuel qui unit ces deux cadavres… Réminiscence, quand tu nous tiens…
Erin Hart a calqué cette intrigue sur celle de la fois précédente… Verdict : manque d'originalité !
Cependant, je reconnais que j'apprécie énormément ces ambiances de polar british à la
Elizabeth George (même si l'auteur est américaine, elle écrit comme une anglaise !). le style est lent, très instrospectif, et on avance autant dans la connaissance des personnages que dans celle de l'énigme policière. Peu d'action donc, du coup peu de dialogues : surtout beaucoup de narration en externe, avec un point de vue focal sur un personnage en particulier. Il faut aimer, et moi, une fois de temps en temps, ça ne me déplaît pas.
J'adore surtout cette atmosphère irlandaise, celtique, emplie de brume de tourbière et de fumées de pubs, coloriée par la bruyère et la lande, les arbres et les lacs.
Erin Hart est très forte pour vous transporter dans cette contrée des mystères aussi facilement que si vous y étiez, en jonglant avec des passages descriptifs jamais ennuyeux qui campent en quelques traits de pinceaux cette vieille terre de légendes.
Les personnages (hormis Cormac et Nora auxquels j'étais habituée depuis le tome précédent) peuvent parfois donner l'impression d'être un peu caricaturaux, mais il finissent par en devenir attachants ou définitivement repoussants : pas de demie-teinte chez
Erin Hart ! On a le caractère celtique bien trempé ou on ne l'a pas !
Pour ce qui est de l'énigme en elle-même, elle est intéressante, et l'auteur, par la multiplicité des personnages et de leurs lignes de vie, ne nous aide pas souvent à nous diriger dans l'enquête : tant mieux ! On s'égare, on part plus avant, on revient sur nos pas…Bref, on se triture les méninges jusqu'au dénouement. Celui-ci n'est d'ailleurs pas forcément bluffant mais il a le mérite d'être réaliste et de remettre en place le puzzle du début.
En dernier lieu, je dirais que la toute fin est un peu plate par contre, et je ne sais pas si c'est dans l'optique de nous livrer une autre aventure des deux archéologues ou au contraire de clôturer leur histoire. On verra bien ! Cela dit, des deux livres, je crois que j'ai préféré le premier,
le Chant des corbeaux : l'attrait de la nouveauté sans doute.
Terminé le 23 août 2006.