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Critique de Root


Elle s'appelle Caridad Mora. Sa plastique attire les hommes, mais elle leur préfère la compagnie des animaux. Au centre de soins dans lequel elle travaille, Cari trouve la quiétude dont elle a besoin. Réfugiée sur le sol américain sous le statut de protection temporaire, elle rêve de devenir vétérinaire, et d'acheter une petite maison au jardin arboré. Enrôlée dans les Forces armées révolutionnaires de Colombie alors qu'elle n'avait que onze ans, elle a gardé les stigmates d'une enfance ravagée par la torture et la soumission. Elle a aussi gardé un talent certain pour le combat.

Lorsqu'une équipe de pseudo-cinéastes débarque dans la villa Escobar où elle fait du gardiennage, Cari flaire aussitôt l'embrouille : ce sont de dangereux criminels venus pour piller l'or caché dans un coffre piégé sous la maison… et ils ne sont pas les seuls. La jeune femme rend son tablier, mais le diabolique Hans-Peter Schneider, qui dirige les opérations, a d'autres projets pour elle…

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce roman, la surprise n'en a été que plus grande. Il est absolument excellent ! Dans les méandres de la mafia latina sur fond de trafic d'êtres humains, Thomas Harris a créé des monstres bien ancrés dans la réalité. Schneider, le plus pourri de tous, et le genre de type qu'on rêve de voir canardé chaque fois qu'il fait une apparition. Les personnages secondaires, dont quelques-uns se distinguent par leur loyauté, sont cyniques à souhait. Au milieu de toute cette vermine brille Cari, le feu qu'il ne faut pas attiser, forcément attachante derrière sa rudesse et ses cicatrices.

Ne vous attendez pas à retrouver l'ambiance du Silence des Agneaux, le registre est bien différent, mais vous vous réjouirez certainement du fort caractère des protagonistes et des atrocités décrites sans concession (c'est ce que vous attendez, n'est-ce pas ?). Cari Mora est un roman explosif, une histoire à toute vitesse, qui vous embarque sans vous laisser le temps de dire « ouf ». Derrière le côté spectacle, certains propos sont durs, mais l'auteur a su miser sur le divertissement sans amoindrir la vérité des faits. Je n'ai qu'une chose à lui reprocher, peut-être : il est trop court. Ses 300 pages vous filent sous les doigts. J'espère que le prochain Harris ne se fera pas attendre trop longtemps.

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