John Grisham revient avec de ses habituels polars juridiques, basés dans le Sud des États-Uni. Et, après bien des années, il reprend le personnage de Jack Brigance.
Cet avocat avait réussi à écarter les charges pesant sur un jeune noir quelques années plus tôt dans un comté rural (et majoritairement blanc) du Mississippi : Clanton, dans
Non coupable. Entre
Non coupable et
le droit au pardon, les deux récits ne sont espacés que de cinq ans. Mais
Non coupable date de 1994 et ce Droit au Pardon sort presque trois décennies plus tard. C'est donc le contexte social et juridique des années quatre-vingt-dix dans une communauté du Sud profond qu'il a bien connu que fait revivre l'auteur.
Un policier de Clanton, bien vu de ses supérieurs, mais alcoolique au dernier degré, et porté aux violences conjugales, s'en prend une fois de plus à sa conjointe, la laissant pour morte. Les deux enfants de la femme, terrorisés, s'affolent. L'aîné, Drew, s'empare de l'arme de l'adjoint du shériff. le policier meurt dans son lit, d'une balle tirée à quelques centimètres, alors qu'il avait plus de 3 grammes d'alcool dans le sang.
Dans ce Sud très conservateur, personne ne veut défendre un tueur de flic, même âgé de tout juste seize ans, frêle gamin à la croissance tardive. le juge du coin décide d'affecter Jack à la défense du môme. Aucun moyen pour lui de refuser, sauf à compromettre ses relations avec le magistrat local, alors même que se profile un potentiel procès contre une compagnie ferroviaire qui pourrait faire gagner beaucoup d'argent au cabinet Brigance. Petit à petit, Jack se laisse happer par
l'engrenage : il découvre un adolescent manquant de maturité, une famille à la dérive, et voit la population prendre inconditionnellement le parti de la famille du policier, quoiqu'il ait pu faire par le passé. Bientôt, c'est à Jack que les habitants s'en prennent.
Grisham mène une charge sur le droit de chacun à avoir droit à un défenseur et sur la bêtise de lois américaines, sans nuances, qui envoient n'importe qui dans
le couloir de la mort, sans prendre en compte les circonstances.
Le propos, comme d'habitude est efficace et convainquant, mais globalement l'intrigue manque de surprise. le parcours judiciaire du jeune Drew est largement détaillé. Jack Brigance tente tout, mais ne progresse guère. Il se retrouve même en difficulté financière à cause du temps consacré à ce dossier et à la fuite des clients qui ne veulent plus de ce cabinet trop complaisant. Ses déboires s'étalent sur des centaines de page.
L'histoire s'avère bien trop détaillée, surtout quand le lecteur constate un peu surpris qu'en fait il n'y n'y aura pas de rebondissement réel, ni de victoire triomphante lors du procès .
Après tant de thrillers juridiques passionnants,
le Droit au pardon paraît un peu faible – et bien trop long.